Ukraine: voici pourquoi les F-16 seront vulnérables aux missiles russes, selon des experts US
Par AlAhed avec Sputnik
Alors que la livraison de chasseurs F-16 à l’Ukraine se précise, de nombreux observateurs mettent en garde contre les failles des appareils de facture américaine. Ces derniers pourraient en effet souffrir contre certains équipements russes, affirme Bloomberg.
Les radars des F-16 et leurs missiles de courte portée sont en effet plus faibles que ceux des chasseurs et des systèmes antiaériens russes, affirme le média.
Face à des missiles de croisières, les pilotes ukrainiens n’auront pas d’autre choix que la fuite, explique encore John Venable, ancien pilote F -16 pilote dans l'US Air Force.
«Tout ce que vous pouvez faire, c'est plonger dans la boue et espérer mettre une colline entre vous et les systèmes de guidage du missile. Vos chances de survie ne sont pas grandes», déclare-t-il à Bloomberg.
Sur les terrains vallonnés, les pilotes de F-16 pourraient serrer le sol jusqu’au dernier moment, mais cela nécessite de grimper brusquement à un angle de 30 degrés, tout en subissant quatre à cinq fois la force de la gravité, explique encore l’ancien pilote.
Une manœuvre périlleuse, rarement couronnée de succès.
Dan «Two Dogs» Hampton, un autre pilote américain ayant effectué plus de 150 missions sur un F-16, confie pour sa part que l’abattage de missiles de croisières russes est tout bonnement irréalisable.
«La fenêtre est en effet trop courte entre le moment où le radar détecte le missile et le moment où il atteint sa cible», explique-t-il à Bloomberg.
Des millions de dollars d’équipements
Pour frapper des cibles derrière les lignes russes, comme en Crimée ou en Mer noire, les F-16 devraient également être équipés de missiles très coûteux, comme le AGM-158 JASSM américain, souligne Bloomberg.
Prix par pièce: 1 million de dollar.
Comme il peut en falloir plusieurs pour détruire une cible, une seule mission avec quatre avions coûterait au moins 8 millions de dollars à armer, selon le média.
Même refrain pour le combat air-air.
Les F-16 auraient besoin des derniers missiles AMRAAM pour «avoir une chance de dépasser les missiles d’une portée de 200 kilomètres» utilisés par les derniers SU-35 russes.
Prix par pièce de ces AMRAMM dernière génération: 1,8 million, selon les données du Pentagone.
Enfin, certains observateurs mettent le doigt sur la faiblesse des trains d’atterrissage du F-16.
Pendant l’atterrissage et le décollage, les pistes doivent donc être lisses et balayées de tout débris pouvant être aspiré par les moteurs, note Bloomberg.
Un problème que ne rencontrent pas les MIG russes.
Lors du récent sommet du G7 au Japon, le président américain Joe Biden avait annoncé que Washington et ses alliés avaient l’intention de former des pilotes ukrainiens au pilotage de F-16.
Le président américain s’est aussi dit prêt à autoriser le transfert indirect des F-16 de la part des pays membres de l’Otan à Kiev.
Le ministre russe des Affaires étrangère, Sergueï Lavrov avait qualifié cette décision «d’escalade inacceptable», accusant l’Occident de «jouer avec le feu» et de vouloir en réalité démembrer la Russie.
Moscou a de multiples fois déclaré que toute arme livrée à Kiev devenait une cible légitime.