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Corne de l’Afrique: l’ONU récolte 2,4 milliards de dollars pour lutter contre la famine

Corne de l’Afrique: l’ONU récolte 2,4 milliards de dollars pour lutter contre la famine
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Par AlAhed avec AFP

Près de 32 millions de personnes au Kenya, en Somalie et en Ethiopie vont bénéficier d’une aide d’urgence grâce aux dons et promesses de pays et organisations internationales, se sont félicitées, mercredi 24 mai, les Nations unies (ONU), à l’issue d’une conférence à New York coorganisée avec l’Italie, le Qatar, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.

Grâce aux 2,4 milliards de dollars (2,23 milliards d’euros environ) récoltés, «la famine a été évitée», a proclamé, dans un communiqué, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), même si l’organisation internationale espérait récolter bien plus d’argent.

Pour protéger les habitants de cette région de l’est de l’Afrique (Ethiopie, Erythrée, Somalie, Djibouti, Kenya et Soudan), 7 milliards de dollars sont nécessaires.

La situation reste grave: «Des ressources additionnelles sont nécessaires, de façon urgente, pour éviter un retour au pire des scénarios», a prévenu l’ONU.

«La menace perdure»

Les fonds vont permettre aux humanitaires d’acheminer de la nourriture, de l’eau et d’assurer des soins et la protection médicale des populations.

Mais Andrew Mitchell, secrétaire d’Etat aux affaires étrangères britannique chargé du développement et de l’Afrique, a mis en garde: «La menace [de famine] perdure, et nous devons agir maintenant pour empêcher plus de souffrances».

A l’ouverture de cette conférence des donateurs, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait solennellement exhorté la communauté internationale à participer à la levée de fonds afin d’empêcher que des «gens ne meurent» de faim.

Il avait dit vouloir «empêcher qu’une crise ne se transforme en catastrophe», faisant valoir qu’en 2022 des pays donateurs pour la Corne de l’Afrique avaient permis de «livrer de l’aide d’urgence à 20 millions de personnes et de contribuer à éviter une famine».

Rien que pour la Somalie, le patron des Nations unies a rapporté que «l’année dernière, la sécheresse avait emporté 40 000 vies, dont la moitié étaient des enfants de moins de 5 ans».

Et dans ce pays de l’est de l’Afrique, depuis le début de 2023 plus d’un million de personnes ont été déplacées par les conflits armés, les inondations ou la sécheresse, aggravant les risques de famine, selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) et le Norwegian Refugee Council (NRC).

En Somalie, peuplée d’environ 17 millions d’habitants, plus de 3,8 millions sont des déplacés «venant aggraver une situation humanitaire déjà désastreuse, où quelque 6,7 millions de personnes peinent à subvenir à leurs besoins alimentaires», ont insisté dans un communiqué à Nairobi ces deux organisations humanitaires.

Plus d’un demi-million d’enfants souffrent de grave malnutrition, selon elles.

«L’une des pires urgences climatiques de la planète»

De surcroît, a insisté Antonio Guterres, les «populations de la Corne de l’Afrique paient un prix insensé pour une crise climatique qu’elles n’ont en rien provoquée».

Cette région est même, a insisté l’OCHA, «l’épicentre de l’une des pires urgences climatiques de la planète».

Pour le chef de l’ONU, c’est le «chaos climatique [qui] provoque des inondations et sécheresses meurtrières et contribue au risque de famine».

De fait, la sécheresse historique qui frappe la Corne de l’Afrique est la conjonction inédite d’un manque de pluie et de fortes températures qui n’aurait pas pu se produire sans les émissions humaines de gaz à effet de serre, a démontré dans une étude, publiée à la fin d’avril, le World Weather Attribution (WWA), réseau mondial de scientifiques.

Depuis la fin de 2020, l’Ethiopie, l’Erythrée, la Somalie, Djibouti, le Kenya et le Soudan subissent une sécheresse comme ils n’en avaient plus connu depuis quarante ans.

Avant la fin de la conférence de New York, mercredi soir, l’Islamic Relief Worldwide, organisation non gouvernementale fondée au Royaume-Uni par des musulmans indignés par la famine en Afrique, avait sommé les donateurs de «muscler leur réponse “honteuse” à la plus grosse crise mondiale de la faim».

D’autant que «la Somalie, l’Ethiopie et le Kenya ne produisent que 0,1 % des émissions mondiales de carbone, alors que leurs populations paient le prix le plus élevé du changement climatique».

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