La Chine reçoit les dirigeants d’Asie centrale pour un sommet inédit
Par AlAhed avec sites web
Le président Xi Jinping accueille ses homologues des cinq républiques ex-soviétiques d'Asie centrale lors d'un sommet qualifié «d'extrêmement important» par Pékin.
Le président chinois Xi Jinping accueille jeudi 18 mai ses homologues des cinq républiques ex-soviétiques d'Asie centrale, lors d'un sommet historique destiné à resserrer les liens régionaux, au moment où Joe Biden rencontre au Japon les dirigeants du G7. Choix symbolique : l'événement qualifié «d'extrêmement important» par Pékin se tient dans la grande ville historique de Xian, au nord, extrémité orientale de l'ancienne Route de la soie qui reliait l'Europe et la Chine via l'Asie centrale.
Mais avec la guerre en Ukraine, l'influence russe s'est émoussée. Un vide relatif que le président chinois se montre d'autant plus disposé à combler qu'il souhaite développer sa stature internationale et l'influence de son pays, selon des experts. «Xi Jinping va se présenter comme un dirigeant capable de promouvoir le développement et la paix dans le monde», déclare à l'AFP Zhiqun Zhu, professeur de relations internationales à l'université Bucknell, aux États-Unis.
Le sommet se déroule presque au même moment qu'une réunion à Hiroshima des dirigeants du G7 (Canada, France, États-Unis, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni) à laquelle participe notamment le président américain Joe Biden - dont le pays dépeint régulièrement Pékin comme une menace.
La Chine estime que son commerce avec le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l'Ouzbékistan a atteint l'an passé un total avoisinant les 70 milliards de dollars (64 milliards d'euros) et grimpé sur un an de 22% lors du premier trimestre 2023. Les ex-républiques soviétiques d'Asie centrale occupent par ailleurs une place cruciale dans l'initiative chinoise des «Nouvelles routes de la soie», également connue sous le nom «La Ceinture et la Route».
Incarné par Xi Jinping qui l'a lancé fin 2013, ce programme pharaonique entend notamment développer, grâce à des fonds chinois, des routes, ports, chemins de fer et infrastructures à l'étranger. Le géant asiatique, dont le développement a besoin de matières premières, a déjà investi des milliards d'euros pour exploiter des réserves de gaz naturel en Asie centrale et construire des liaisons ferroviaires reliant la Chine à l'Europe via la région.
Le sommet qui s'ouvre jeudi devrait notamment être l'occasion de faire avancer certains projets d'infrastructures. Parmi eux figurent la ligne ferroviaire Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan, longtemps au point mort et d'un coût de six milliards de dollars, ou encore l'extension de l'oléoduc entre l'Asie centrale et la Chine.