Présidentielle en Turquie : Erdogan en tête face à Kiliçdaroglu, un second tour se profile
Par AlAhed avec sites web
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé ce lundi 15 mai être «clairement en tête» de la présidentielle : selon l’agence officielle Anadolu, sur 98,72 % des urnes, Recep Tayyip Erdogan obtient 49,35 % de voix, Kemal Kiliçdaroglu, 45 % et Sinan Ogan, 5,22 %.
Si le dépouillement est quasiment achevé en Turquie (99,99 % des urnes), il est encore en cours chez les Turcs de l’étranger (73,24 %). Mais il paraît peu probable que le chef de l’Etat atteigne le seuil des 50 % grâce à ces voix.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé ce lundi 15 mai 2023 être «clairement en tête» de la présidentielle. En dessous de la barre des 50 %, le chef d’État de 69 ans a déjà annoncé qu’il «respectera» l’issue d’un second tour, qui serait prévu pour le 28 mai.
C’est la première fois en vingt ans, depuis qu’il est au pouvoir en Turquie, que le chef de l’État serait contraint à un second tour.
Le troisième candidat, Sinan Ogan, dissident du parti nationaliste MHP, crédité d’environ 5 % des voix, n’a pas encore précisé ses intentions.
Dans les régions touchées par le séisme de février, un effritement du vote AKP, mais pas de bouleversement électoral
Alors que la gestion du gouvernement a été durement critiquée, autant s’agissant des secours d’urgence après le tremblement de terre que du contrôle des constructions avant le drame, il ne semble pas que les équilibres aient été bouleversés dans les provinces concernées.
Dans le Hatay, Kemal Kiliçdaroglu est en tête de seulement 300 voix (48,07 % contre 48,03 %). Recep Tayyip Erdogan avait terminé en tête, mais avec un score proche (48,5 %) en 2018. Son parti chute de 3 points, à 33,59 %, mais reste en tête. En revanche, la participation a chuté de 5 points.
Dans la province de Gaziantep, avec une participation similaire, le score du président s’effrite (de 63,9 % en 2018 à 59,76 % en 2023), mais il reste largement en tête. Aux législatives, l’AKP, qui avait déjà chuté de 10 points entre 2015 et 2018 (de 61,4 % à 51,4 %) poursuit cette tendance et tombe à 44,86 %. Idem dans la petite province de Kilis (de 70 % à 65 % pour le président, de 50,8 % à 39,53 % pour l’AKP, qui avait déjà perdu 15 points entre 2015 et 2018). Enfin, dans celle d’Osmaniye, le président maintient son score (62,31 % contre 63 %) mais son parti perd de son emprise (32,92 % contre 36,3 %).
Kiliçdaroglu devant Erdogan sur le fil à Istanbul et Ankara
Dans la principale ville du pays, fief de l’AKP jusqu’en 2019, dirigée de 1994 à 1998 par l’actuel président turc, ce dernier obtient 46,75 % contre 48,46 % à son rival du CHP (99 % des urnes). Dans la capitale, que le président avait remporté avec 51,5 % des voix en 2018, Kiliçdaroglu le devance avec 47,21 % contre 46,09 % (99,69 % des urnes).
600 députés
Dans l’attente des résultats définitifs, les deux camps se sont livrés une bataille de chiffres, enjoignant leurs observateurs respectifs à rester sur les lieux de dépouillement «jusqu’au bout».
Les 64 millions d’électeurs devaient aussi choisir les 600 députés qui siégeront au parlement monocaméral à Ankara. Recep Tayyip Erdogan a là aussi revendiqué la victoire affirmant avoir remporté la «majorité» des 600 sièges au Parlement.