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France : Le ministre de l’Intérieur provoque une crise avec l’Italie en critiquant sa politique migratoire

France : Le ministre de l’Intérieur provoque une crise avec l’Italie en critiquant sa politique migratoire
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Par AlAhed avec agences

Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a qualifié jeudi 5 mai d’«inacceptables» les propos de Gérald Darmanin et annulé sa rencontre à Paris avec la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Plus tôt dans la journée, le ministre de l’Intérieur a jugé la Première ministre Giorgia Meloni «incapable de régler les problèmes migratoires» de son pays. Le Quai d’Orsay tente de calmer le jeu.

La question des migrants tend à nouveau les relations franco-italiennes.

«Les paroles prononcées par le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin sont inacceptables», a déclaré le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani en marge d’un déplacement en Toscane. Le ministre était attendu le soir même à Paris pour rencontrer la ministre des Affaires étrangères française Catherine Colonna. En réaction, à la sortie du ministre de l’Intérieur, il a annulé sa venue. «Les offenses contre le gouvernement et l’Italie lancées par M. Darmanin sont inacceptables. Ce n’est pas l’esprit avec lequel on doit affronter les défis européens communs», a-t-il dit sur Twitter.

La diplomatie française a réagi rapidement à cette annonce, disant qu’elle «espère» que la visite du chef de la diplomatie italienne sera «reprogrammée rapidement».

«Un gouvernement d’extrême droite»

«Madame Meloni, gouvernement d’extrême droite choisi par les amis de madame Le Pen, est incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue», avait déclaré le ministre, dans l’émission «Les Grandes Gueules» de RMC en réaction aux propos du président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, concernant la situation à la frontière franco-italienne.

En novembre déjà, Gérald Darmanin avait chargé Rome dont il dénonçait le «choix incompréhensible» de refuser de laisser accoster les migrants à bord de l’Ocean Viking de l’ONG SOS Méditerranée. Le navire avait finalement été accueilli «à titre exceptionnel» à Toulon. L’épisode avait suscité la colère de Paris, qui avait convoqué une réunion européenne pour que ce scénario inédit ne se reproduise pas.

Depuis, les traversées clandestines par bateaux s’accentuent, avec l’essor d’un nouveau couloir maritime entre la Tunisie et l’Italie, en première ligne aux portes de l’Europe.

Selon le ministère italien de l’Intérieur, plus de 36 000 personnes sont arrivées par la Méditerranée en Italie cette année, contre environ 9 000 durant la même période en 2022.

Le Quai d’Orsay tempère

«Le gouvernement français souhaite travailler avec l’Italie pour faire face au défi commun que représente la hausse rapide des flux migratoires», a indiqué dans la foulée la diplomatie française, en forme de mise au point après les propos du ministre français de l’Intérieur critiquant la politique italienne.

La relation bilatérale est «fondée sur le respect mutuel, entre nos deux pays et entre leurs dirigeants», a aussi souligné le Quai d’Orsay. Le travail entre les deux pays est concentré en particulier sur les migrants «en provenance de Méditerranée centrale», notamment de Tunisie.

«Cette question doit être traitée par l’ensemble des États membres, en gardant à l’esprit que nous ne pourrons réussir et être efficaces que dans la concertation et un dialogue apaisé», a également ajouté le ministère.

Dans ce contexte, la Première ministre française Élisabeth Borne a annoncé fin avril la mobilisation de 150 policiers et gendarmes «supplémentaires» pour faire «face à une pression migratoire accrue à la frontière italienne» ainsi que la création d’une «border force», une force aux frontières.

«En Australie, ça marche très bien», a défendu jeudi Gérald Darmanin : «À la frontière, on interpelle les personnes et on leur fait passer des contrôles d’identité.»

Selon l’Organisation internationale pour les migrations des Nations unies (OIM), le premier trimestre de 2023 a été le plus meurtrier pour les migrants en Méditerranée depuis 2017.

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