Retraites: les syndicats maintiennent la pression, nouvelle journée d’action le 6 juin
Par AlAhed avec AFP
Au lendemain d'une journée de mobilisation qui a fait le plein sans provoquer de raz-de-marée, l'intersyndicale a décidé d'appeler à une nouvelle journée d'action. La date de cette journée, la quatorzième, a été fixée au mardi 6 juin, deux jours avant l'examen de la proposition de loi du groupe Liot à l'Assemblée nationale destinée à abroger la réforme.
«Nous appelons unitairement nos organisations à aller rencontrer les députés partout pour les appeler à voter cette proposition de loi. Dans ce cadre, l'intersyndicale appelle à multiplier les initiatives avec notamment une nouvelle journée d'action commune, de grèves et manifestations le 6 juin prochain permettant à l'ensemble des salariés de se faire entendre des parlementaires», ont communiqué les syndicats et organisations de jeunesse à l'issue d'une rencontre par visioconférence entre leurs numéros un.
En attendant, l'intersyndicale mise sur le deuxième référendum d'initiative partagée de la gauche, dont le Conseil constitutionnel examinera la validité ce mercredi 3 mai.
Pour rappel, le premier texte a été invalidé.
Elle entend aussi attaquer les décrets d'application de la réforme, dont les premiers ont été transmis pour consultation devant le Conseil d'Etat, comme certains l'avaient fait, sans succès, pour celle de l'assurance-chômage.
Faire monter les enchères
Alors que l'intersyndicale était mise en doute sur sa capacité à continuer à parler d'une seule voix, elle a démontré que cela restait encore le cas.
Cette unité s'exprime aussi pour la suite, c'est-à-dire pour cette nouvelle phase de l'agenda social post-retraites sur laquelle l'exécutif voudrait embrayer rapidement.
Dans son communiqué, l'intersyndicale a bien déploré que l'annonce du cycle de concertations par le gouvernement ait été faite «sans que l'objet ni le cadre ne soient précisément fixés».
«Les organisations syndicales de salarié.e.s rappelleront leur refus de la réforme des retraites», poursuit-elle quand bien même la CFDT reconnaît qu'Emmanuel Macron ne reculera pas.
Même s'ils ne l'écrivent pas en bonne et due forme, les syndicats laissent néanmoins entendre qu'ils répondront à l'invitation d'Elisabeth Borne dans une démarche unitaire, au moins pour ce qui concerne les revendications, alors que seules la CFDT et la CFTC l'avaient fait savoir jusque-là.
Qui plus est, ce sera avec la ferme volonté de faire monter les enchères, sur la base de «propositions intersyndicales communes mettant à contribution les employeurs, pour que les préoccupations des salarié.e.s soient enfin prises en compte».
«Défiance profonde»
Et de citer comme revendications les salaires, les conditions de travail, la santé au travail, la démocratie sociale, l'égalité femme-homme et l'environnement.
«La défiance est profonde et le dialogue ne pourra être rétabli que si le gouvernement prouve sa volonté de prendre enfin en compte les propositions des organisations syndicales», a prévenu l'intersyndicale.
Une réunion de travail a été planifiée, a indiqué la cheffe de file du dossier pour FO, Patricia Drevon.
Dans la liste des doléances ayant de bonnes chances de faire l'unanimité figure la conditionnalité des aides aux entreprises.
C'est une demande récurrente de la CGT et de FO, reprise ce week-end par la CFDT, par la voix de Laurent Berger pour ce qui est des minima de branches professionnelles.
De quoi augurer d'un nouveau bras de fer.
«Le gouvernement ne lâchera pas là-dessus et nous, on va hurler à l'usine à gaz», fait-on déjà savoir dans le camp patronal.