Soudan: les belligérants annoncent la prolongation d’une trêve non respectée
Par AlAhed avec agences
L'armée et les paramilitaires en guerre au Soudan ont annoncé dimanche prolonger pour 72 heures une trêve globalement non respectée, mais qui a permis de maintenir les couloirs de passage sécurisés pour l'évacuation d'étrangers, et de poursuivre les négociations.
Cette prolongation «sous médiation des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite» intervient quelques heures avant l'expiration dimanche à minuit (22H00 GMT) de ce cessez-le-feu qui avait duré trois jours, a précisé l'armée.
Face à une situation «sans précédent» au Soudan, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a décidé dimanche d'envoyer «immédiatement» dans la région son responsable pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths.
Plus tôt dans la journée, un premier avion chargé de «huit tonnes» d'aide dont «du matériel chirurgical» a atterri au Soudan, où la plupart des hôpitaux sont hors service en raison des combats entre les deux généraux rivaux. L'avion, à bord duquel se trouve également du personnel humanitaire, a décollé d'Amman et a atterri à Port-Soudan, ville côtière à 850 km à l'est de Khartoum où se concentrent les combats. L'espace aérien soudanais est fermé depuis 15 avril car les combats ont débuté à l'aéroport de Khartoum.
Selon le CICR, cette cargaison contient «des produits anesthésiques, des pansements, du matériel de suture et d'autres articles chirurgicaux». Ce matériel «permettra de soigner 1 500 blessés, on espère maintenant pouvoir le livrer rapidement aux plus grands hôpitaux de Khartoum», a d'autre part affirmé à des journalistes le directeur régional pour l'Afrique du CICR, Patrick Youssef.
Mais, prévient-il, pour acheminer les secours «on a besoin de plus de garanties de sécurité à Khartoum et au Darfour», où la majorité des combats, qui ont fait plus de 500 morts en plus de deux semaines, se poursuivent. Au Darfour, la situation est «très difficile», ajoute-t-il, «les populations se déplacent, en temps normal on les suivrait mais dans la situation actuelle c’est impossible».