Moscou et Pékin réitèrent leur refus de toute intervention militaire en Syrie
"Nous ne soutiendrons aucune sanction contre Damas", a déclaré mercredi le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse annuelle.
"Nous ne soutiendrons pas les sanctions unilatérales imposées contre la Syrie sans aucune consultation avec la Russie et la Chine. Maintenant, ils veulent que nous bénissions les décisions inopportunes prises sans nous", a souligné M. Lavrov. "Tout Etat qui souhaite une intervention militaire en Syrie ne recevrait aucun mandat du Conseil de sécurité de l’ONU", a-t-il ajouté.
Le ministre russe a expliqué que le scénario de la Libye ne pouvait pas être étendu à des conflits similaires dans d'autres pays. "Tout le monde sait que les armes ont été portées à des extrémistes syriens qui utilisent le mouvement de protestation pour s'emparer du pouvoir", a-t-il déclaré.
La Russie s’oppose fermement à toute ingérence dans la crise syrienne et proteste contre la provocation d'une catastrophe humanitaire en Syrie comme un moyen de contraindre le gouvernement à utiliser la force. Ce pays, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, s’oppose à toute sanction contre la Syrie et à l’éventuel envoi de troupes étrangères dans ce pays. De nombreux pays, y compris la Russie et la Chine, ont appelé à un dialogue entre les parties concernées pour résoudre la question syrienne.
L’émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, s’est dit favorable samedi à l’envoi de troupes arabes en Syrie, afin de "mettre fin à la tuerie" dans le pays. Cependant, Damas a rejeté le déploiement de troupes arabes proposé par le Qatar.
Des discussions au Conseil de sécurité de l’ONU sur un projet de résolution russe concernant la situation en Syrie ont duré plus de quatre heures mardi, sans que les membres du Conseil n’approchent d’un accord, a-t-on appris auprès de diplomates. Les pays occidentaux s’opposent à la demande russe d’attribuer de "manière équitable les violences aux opposants et au régime du président Assad". Les Etats-Unis, la France et l’Allemagne avaient prévenu avant même ces discussions que le projet russe était en l’état inacceptable. Après que la Russie et la Chine ont opposé leur veto à un projet de résolution de l’ONU sur la Syrie en octobre, Moscou a présenté à la mi-décembre un projet de résolution condamnant "à la fois la violence du gouvernement et celle de l’opposition". Mais les puissances occidentales ont jugé ce texte trop timoré.
Au sujet du nouveau projet de résolution russe, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois Liu Weimin a souligné que ces négociations devaient "promouvoir un dialogue politique pour résoudre le conflit". "La Chine est consciente des efforts de la Russie pour résoudre la crise en Syrie et elle est prête à participer aux discussions sur la base de la proposition de résolution russe", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a déclaré hier mercredi à Doha que la communauté internationale devait jouer un rôle constructif dans les questions Iranienne et Syrienne.