«Ils doivent prendre position»: l’UE jugera ses partenaires sur leur relation avec Pékin et Moscou
Par AlAhed avec Sputnik
L’Union européenne veut réajuster sa politique étrangère, en choisissant ses partenaires selon leur position vis-à-vis de la Chine et du conflit en Ukraine, a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
L’Europe semble vouloir faire de la Chine et de la Russie l’alpha et l’oméga de sa politique étrangère. C’est en tout cas ce qui ressort des derniers propos de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.
Le responsable a en effet plaidé pour faire entrer le continent dans une «nouvelle ère», où la question du rapport à Pékin et Moscou sera primordiale.
L’UE doit notamment en demander plus aux «pays tiers», en particulier à ceux qui restent en retrait par rapport au conflit ukrainien ou à la montée en puissance de la Chine, a averti Josep Borrell.
«Ce sera notre manière de nous engager dans cette nouvelle ère de politique étrangère. L’ère d'un monde fragmenté, avec deux écosystèmes différents de développements technologiques. Avec deux groupes de personnes. Chacun essaie d'attirer vers ces groupes, d'un côté ou de l'autre, alors qu'il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas prendre parti. Mais ils doivent prendre position sur la guerre en Ukraine et sur leur relation avec la Chine», a-t-il déclaré.
Sur l’Ukraine, le responsable a notamment cité l’exemple du Brésil et de la Chine, qui seraient prêts à jouer les médiateurs pour la paix.
Des positionnements à prendre avec des pincettes, selon Josep Borrell, qui a appelé à regarder le conflit «à travers les yeux» de Kiev.
«On ne peut pas accepter ce genre de démarche bienveillante qui dit "oh, l'un ne veut pas s'arrêter, et l'autre non plus. Oh non!" On ne peut pas mettre sur le même plan l'agresseur et l'agressé», a estimé le chef de la diplomatie européenne.
Le responsable a par ailleurs affirmé que l’aide militaire à l’Ukraine avoisinait désormais les 13 milliards d’euros, côté européen.
Washington sur le grill
Mi-avril, le président brésilien Lula da Silva avait invité les alliés de l’Ukraine à cesser leurs livraisons d’armes et à envisager des négociations.
Le chef d’État avait particulièrement visé les États-Unis, leur reprochant d’«encourager la guerre».
La Chine a également appelé aux négociations à plusieurs reprises ces derniers mois.
Pékin avait notamment présenté un document en 12 points pour essayer de débloquer la situation en Ukraine, mais celui-ci a été snobé par les alliés de Kiev.
Certains observateurs chinois soupçonnent d’ailleurs les États-Unis de vouloir prolonger le plus possible le conflit, pour en tirer tous les bénéfices, comme l’avait fait remarquer récemment Lu Shaye, ambassadeur de Chine en France.