Isoler la Chine serait une erreur, plaide le ministre britannique des affaires étrangères
Par AFP
«Isoler la Chine» et la traiter uniquement comme une menace serait une «erreur», doit plaider mardi dans un discours le ministre britannique des Affaires étrangères James Cleverly, adoptant un ton conciliant, malgré les tensions entre Londres et Pékin.
«Cela pourrait être clair et simple - et même peut-être satisfaisant - pour moi d'affirmer l'existence d'une nouvelle Guerre froide et de dire que notre but est d'isoler la Chine», mais ce serait «une erreur», doit affirmer M. Cleverly selon les extraits d'un discours qu'il doit prononcer mardi soir à Londres et publiés par le ministère. «Cela serait une trahison de notre intérêt national et une incompréhension délibérée du monde contemporain», insiste-t-il.
Les relations entre Londres et Pékin sont notoirement tendues depuis plusieurs années, en particulier au sujet de Hong Kong, territoire britannique rétrocédé en 1997, ou encore des craintes récurrentes d'espionnage militaire et économique de la part de la Chine. Dans la récente actualisation de sa stratégie de défense et de diplomatie, le gouvernement britannique considère la Chine comme «un défi systémique», pointant les «comportements économique et militaire de plus en plus agressifs du Parti communiste chinois».
Et toute une frange du Parti conservateur au pouvoir plaide pour une diplomatie plus dure vis-à-vis de Pékin. «Se détourner de la Chine reviendrait à s'empêcher de résoudre les problèmes les plus importants pour l'humanité», prévient toutefois James Cleverly, citant le changement climatique, la prévention des pandémies, la stabilité économique ou encore la prolifération nucléaire.
Mais le chef de la diplomatie britannique doit aussi prévenir dans son discours que «la Chine procède actuellement au plus grand renforcement militaire de l'histoire en temps de paix», appelant Pékin à faire preuve de «transparence» sur son expansion militaire dans la région Asie-Pacifique. La région est le théâtre de rivalités entre la Chine et plusieurs puissances occidentales. Pékin a notamment marqué sa désapprobation au renforcement de la coopération militaire entre Washington, Londres et Canberra via l'alliance AUKUS.