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Réforme des retraites: la loi officiellement promulguée, la gauche veut poursuivre la lutte

Réforme des retraites: la loi officiellement promulguée, la gauche veut poursuivre la lutte
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Par AlAhed avec AFP

C'est une défaite cinglante pour la coalition de gauche Nupes (PS, LFI, EELV, PCF). D'une part, car la réforme des retraites qu'elle a combattue durant de longues semaines au Parlement et en manifestations a été validée dans sa majorité par le Conseil constitutionnel, vendredi. D'autre part, car sa première demande de référendum d'initiative partagée (RIP) a été rejetée par cette même institution.

La promulgation de la loi quelques heures plus tard, dans la nuit de vendredi à samedi, a fait l'effet d'un troisième revers.

La gauche, entre fatalisme et optimisme

«Ce n'est qu'un début...», écrivait le Nouveau Parti anticapitaliste dans un communiqué en réponse à la décision du Conseil.

La défiance vaguement menaçante du petit parti pourrait résumer l'attitude de la gauche à l'égard du gouvernement. Et fort à parier que l'officialisation de la réforme sera loin de calmer les ardeurs de l'opposition.

Manifestations sans tarder, 1er-Mai, espoir vacillant d'un référendum... Les dirigeants de gauche tentent, tant bien que mal, de se projeter dans la lutte contre cette loi. Car une seconde demande de RIP a été déposée, dès jeudi, pour tenter de remédier aux failles de la première version.

À gauche, certains se veulent optimistes, à l'instar des sénateurs socialistes: «On va déposer un troisième RIP, voire d'autres si on a le temps», a même lancé en privé un responsable du PS.

Marine Tondelier, secrétaire nationale d'EELV, est plus pessimiste.

«Ce sera pareil rejeté... », a-t-elle avancé, à propos de la décision du Conseil constitutionnel qui sera prise le 3 mai prochain.

La cheffe de parti accuse le coup, «choquée» par cet échec du RIP. Mais elle a promis: «Les partis, les syndicats, les Français ne passeront pas à autre chose».

Pour «continuer la lutte», la gauche compte ainsi grossir les rangs des manifestations, particulièrement le 1er mai avec l'intersyndicale, traditionnel rendez-vous à gauche, qui devrait être plus massif qu'habituellement.

Une forme «d'épuisement»

Fabien Roussel, le leader des communistes, s'est également porté vers cette date: «J'en appelle au peuple : le 1er mai, tous dans la rue !».

Pour Jean-Luc Mélenchon aussi, ce rendez-vous «sera décisif».

Il a filé la métaphore de deux camps s'affrontant derrière les barricades, estimant que la gauche et les syndicats ensemble trouveront le salut dans la rue: «Derrière leurs barricades, les Sages du Conseil constitutionnel viennent de jeter un lourd pavé sur le peuple».

«Nous continuerons absolument toutes les formes de mobilisation», a aussi averti la députée écologiste Sandrine Rousseau, alors que des manifestations spontanées se sont organisées à travers le territoire vendredi soir après la décision du Conseil constitutionnel.

Mais pour le responsable PS cité plus haut, «d'ici au 1er mai, il ne peut pas y avoir de manifestations toutes les semaines»: «Il y a une forme d'épuisement, les gens en ont marre de manifester pour rien, avec le risque que ça s'effiloche», a-t-il prévenu.

Le PS a suggéré de lancer une «pétition» avec l'intersyndicale. Et les parlementaires socialistes restent fidèles à leur confiance dans les institutions en souhaitant déposer un texte législatif demandant l'abrogation de la réforme.

De son côté, LFI a pointé du doigt la «composition du Conseil constitutionnel», «plus attentif aux besoins de la monarchie présidentielle qu'à ceux du peuple souverain».

Mathilde Panot, la présidente du groupe des députés insoumis, anticipe, à plus long terme, que «cette réforme des retraites va empoisonner durablement le quinquennat d'Emmanuel Macron».

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