Pakistan : Deux attaques extrémistes ont fait 8 morts dont 6 policiers
Par AlAhed avec agences
Quatre policiers ont été tués mardi 11 avril dans une fusillade avec des combattants extrémistes dans le sud-ouest du Pakistan. Un attentat à la bombe avait déjà fait quatre morts la veille, a-t-on appris auprès de la police locale.
Des hommes armés, identifiés par la police comme appartenant au «Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP)», les talibans pakistanais, ont ouvert le feu un peu avant l'aube sur des policiers à Kuchlak, à une dizaine de kilomètres au nord de Quetta, capitale de la province du Baloutchistan.
Les hommes armés «ont ouvert le feu sur un groupe de policiers depuis un bâtiment, en tuant quatre», a déclaré à l'AFP un haut responsable local de la police, Muhammad Zohaib. «Un terroriste a aussi été tué dans les échanges de coups de feu, et les autres se sont échappés», a-t-il ajouté. Un responsable du contre-terrorisme, Aitzaz Goraya, a indiqué que ceux-ci appartenaient au TTP, un groupe distinct des talibans afghans mais mû par une même idéologie islamiste.
Ce lundi, quatre personnes (deux policiers et deux civils) avaient été tuées dans l'explosion d'une bombe placée sur une moto, sur un marché fréquenté de Quetta. L'«Armée de libération du Baloutchistan», une organisation séparatiste, a revendiqué cet attentat. Le Baloutchistan, province la plus grande, la moins peuplée et la plus pauvre du Pakistan, qui borde l'Iran et l'Afghanistan, est secoué par intermittence depuis des décennies par une rébellion séparatiste. Des groupes extrémistes, comme le TTP, y sévissent également.
Hydrocarbures et minerais
La province est riche en hydrocarbures et en minerais, mais sa population (environ douze millions d'habitants) se plaint d'être marginalisée et spoliée de ses ressources naturelles. Les tensions au Baloutchistan sont renforcées par les importants chantiers du Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC), pour lequel la Chine doit dépenser plus de 50 milliards de dollars (42 milliards d'euros), avec pour vaisseau amiral le port en eaux profondes de Gwadar.
Ces projets chinois ont souvent créé un fort ressentiment dans la province, en particulier auprès des groupes séparatistes qui estiment que la population locale n'en tire aucun bénéfice, la plupart des emplois revenant à de la main-d’œuvre chinoise.