L’Ukraine suspendra les exportations de céréales vers la Pologne, selon un accord bilatéral
Par AlAhed avec AFP
Kiev et Varsovie ont décidé de suspendre les exportations de certaines céréales et oléagineux vers la Pologne où leur afflux massif et incontrôlé a déstabilisé le marché local, ont annoncé vendredi les ministres de l'Agriculture des deux pays.
Cet accord ne concerne pas le transit par la Pologne de ces produits vers d'autres pays, ont-ils souligné aux journalistes.
«La partie ukrainienne se retiendra, et ce jusqu'à la nouvelle saison, d'exporter le blé, le maïs, le colza et les graines de tournesol», a indiqué le nouveau ministre polonais Robert Telus qui a pris ses fonctions jeudi.
«Nous ne parlons pas du transit» qui sera maintenu mais «sera contrôlé de très près», a-t-il précisé.
Son homologue ukrainien, Mycola Solsky, a ajouté que, courant la semaine prochaine, les deux pays allaient élaborer des modalités permettant de «limiter les exportations qui ne seront plus possibles que moyennant un accord de la partie polonaise», ce qui devrait conduire à la signature d'un accord bilatéral.
Mercredi, sous une pression grandissante de fermiers organisant des manifestations perlées à travers le pays et menaçant de bloquer des passages frontaliers, le ministre polonais de l'Agriculture précédent a déposé sa démission.
Une demande d'aides supplémentaires aux agriculteurs d'Europe centrale
Le 31 mars, cinq pays de l'Europe centrale, la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie, ont appelé la Commission européenne à mettre en place des aides supplémentaires aux agriculteurs de ces pays touchés par ces importations en provenance de l'Ukraine.
Selon eux, les problèmes les plus graves surviennent dans les pays limitrophes de l'Ukraine, alors que le blé arrivé d'Ukraine pour être transféré vers d'autres pays dans le monde reste souvent sur place, provoquant la saturation des silos et une importante baisse de son prix.
De nouvelles mesures européennes à mettre en place par Bruxelles pourraient aussi contribuer à remplir l'objectif initial de l'ouverture de leurs frontières aux produits ukrainiens bloqués par le conflit en Ukraine, à savoir leur exportation vers les pays d'Afrique et du Moyen-Orient, et ainsi prévenir la famine, ont-ils indiqué dans une lettre commune.