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France: l’État boycotte le salon de la cybersécurité

France: l’État boycotte le salon de la cybersécurité
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Par AFP

Les services de l'État ont renoncé à participer au Forum international de la cybersécurité (FIC), suite à la révélation de pratiques d'influence douteuses de son co-organisateur, le cabinet de conseil Avisa Partners, a-t-on appris vendredi de sources gouvernementales, confirmant des informations de presse. Salon-phare du secteur, le FIC se tiendra à Lille du 5 au 7 avril.

Le ministère de l'Intérieur a décidé que les services de l'État - ministères, gendarmerie, ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) n'auraient pas de stand et qu'aucun ministre ne serait présent, contrairement à la tradition, ont indiqué ces sources à l'AFP, confirmant des informations de la Lettre A et de Mediapart. Cette décision, selon ces sources, s'explique par des «questions de réputation» après la révélation par la presse d'interventions d'Avisa Partners sur des pages Wikipedia ou pour avoir, sous de fausses identités, publié des avis sur des espaces de discussions de lecteurs sur des sites de médias, dont celui de Mediapart.

Ces méthodes d'influence ont été menées pour défendre la réputation de pays étrangers ou de grandes entreprises, selon une enquête de Mediapart de l'été dernier. Dans la foulée, Wikipédia avait banni Avisa Partners de toute intervention sur ses pages. «La communauté de Wikipédia a donc décidé un bannissement à vie d'Avisa Partners», avait annoncé l'encyclopédie en ligne en août 2022, «suite aux nombreuses manipulations de l'encyclopédie par Avisa Partners - qui n'est toutefois pas la seule dans son secteur à se livrer à ces abus».

Le FIC sera ouvert par une allocution du commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton

«Pendant plusieurs années, les personnes payées par Avisa Partners ont modifié des articles pour servir les intérêts de leur clientèle, sans respecter l'obligation de transparence qui s'applique aux contributions rémunérées», avait dénoncé Wikipédia. Selon Mediapart, le cabinet était aussi dans le viseur des services de renseignement français pour ses méthodes et ses relations à l'étranger, couplé à ses activités dans des secteurs sensibles de la cybersécurité. Guillaume Tissier, directeur du FIC et associé chez Avisa, s'est défendu de toute pratique illicite.

«Avisa a des pratiques légales et légitimes et ce sont celles de la plupart des agences de communication», dont «des tribunes signées par des experts qui les endossent», a-t-il répondu à l'AFP, soulignant que son cabinet «n'a jamais eu aucune poursuite» contre lui. Il a dénoncé «une décision politique, des ministères craignant que certains médias militants ne les prennent à partie». Le FIC sera ouvert par une allocution du commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton et accueillera une cinquantaine de délégations internationales, a-t-il précisé, avec la participation attendue de 15.000 personnes et 650 partenaires.

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