L’Iran appelle la France à «écouter» les manifestants
Par AlAhed avec AFP
L'Iran a appelé vendredi la France à éviter la violence et à «écouter» les manifestants, au lendemain d'une nouvelle journée de protestation contre la réforme des retraites, marquée par une série d'incidents.
Plus de 450 personnes ont été interpellées et «441 policiers et gendarmes» blessés jeudi, a annoncé le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, au cours de cette journée marquée par les violences les plus graves depuis le début du mouvement en janvier.
«Le gouvernement français doit parler à son peuple et écouter sa voix», a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères iranien, Nasser Kanani, sur Twitter.
«Nous ne soutenons pas les destructions ni les émeutes, mais nous maintenons qu'au lieu de créer le chaos dans d'autres pays, vous devriez écouter la voix de votre peuple et éviter de faire usage de violence à son égard», a-t-il dit.
Le porte-parole faisait allusion aux critiques exprimées à l'étranger, y compris par la France, face à la réponse policière en Iran aux émeutes qui ont suivi la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après s'être effondrée dans un poste de police de la capitale Téhéran.
Un mouvement de contestation a été déclenché par sa mort, entraînant des dizaines de morts et des centaines d'arrestations.
Les médias et influenceurs occidentaux ont déployé d'énormes efforts pour aggraver l'ampleur des troubles en Iran et ont affirmé que la mort de Mahsa Amini était due à la dureté des forces de police à son encontre, tandis que la police iranienne avait publié un clip vidéo montrant que sa mort était due à une crise cardiaque, prouvant les fausses nouvelles diffusées par les médias occidentaux et la presse anti-iranienne.
L'Union européenne, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, ont imposé plusieurs séries de sanctions contre Téhéran sous prétexte de la «répression de la contestation».
«Ceux qui sèment le vent récoltent la tempête», a affirmé Nasser Kanani. «Cette sorte de violence contredit le fait de donner aux autres des leçons de morale».
Le président français, Emmanuel Macron, à l'origine de cette réforme qui prévoit de reculer à 64 ans l'âge de départ à la retraite, et le gouvernement restent inflexibles face aux manifestants.
La contestation a connu un regain depuis l'adoption de la réforme via le 49.3, un article controversé de la Constitution française qui a permis de faire passer en force le texte à l'Assemblée nationale.