Retraites: des manifestations partout en France mardi soir, des témoins évoquent un usage excessif de force par la police
Par AlAhed avec sites web
De nouvelles violences supposées auraient été commises mardi soir par certains policiers, CRS ou agents de la BRAV-M contre des manifestants qui défilaient contre la réforme des retraites dans les rues de la capitale.
Deux jours avant une nouvelle journée nationale de mobilisation à l'appel des syndicats le jeudi 23 mars des milliers de personnes ont manifesté partout en France ce mardi soir contre la réforme des retraites. Dans la capitale, des affrontements ont lieu entre forces de l'ordre et manifestants, dont certains ont lancé des projectiles dans leur direction.
À 23h15, 46 personnes avaient été interpellées en marge de la manifestation, a indiqué la préfecture de police à BFMTV. Plusieurs scènes de violences policières supposées ont aussi été rapportées sur les réseaux sociaux.
Certaines vidéos montrent des CRS chargeant des groupes de manifestants apparemment calmes, tandis qu'une autre, captée par le média Blast, montrerait un membre des forces de l'ordre jeter une grenade en l'air en direction de la foule.
Plus tôt dans la journée, Reporters sans frontières s'était inquiété de la situation des journalistes couvrant les rassemblements. «Plusieurs journalistes clairement identifiables ont été agressés par des forces de l'ordre alors qu'ils couvraient des manifestations contre la réforme des retraites. Le rôle des forces de l'ordre n'est pas d'entraver le travail des journalistes mais de les protéger!», avait affirmé l'organisation.
«Vous rendez hommage aussi à ce genre de comportement?»
D'après certains témoins présents sur les lieux des rassemblements, les policiers auraient parfois eu recours à un usage excessif de la force. Claire Jacquin, attachée parlementaire du député insoumis Antoine Léaument, a ainsi filmé un policier la gazant à bout portant place de la Bastille.
Quelques secondes avant, un autre CRS, toujours en étant filmé, reconnaissait pourtant à la militante insoumise le droit «d'être là». Claire Jacquin indique qu'elle compte désormais porter plainte.
Son député, Antoine Léaument, a interpellé le ministre de l'Intérieur. «Vous rendez hommage aussi à ce genre de comportement ou vous le considérez comme violent et abusif?», a-t-il demandé à Gérald Darmanin sur Twitter.
Plusieurs députés de gauche ont aussi dénoncé depuis lundi les cas de violences policières supposées.
Une enquête ouverte pour un coup de poing
Lundi, plusieurs cas de violence policières supposées avaient été signalés dans la capitale. «Je me suis fait arrêter très rapidement. On m'a pris et on m'a étranglé», a témoigné une étudiante auprès de BFMTV. Une enquête a aussi été ouverte pour un coup de poing adressé par un agent de la BRAV-M à un manifestant qui s'est écroulé à terre.
Du côté des autorités, les responsables politiques du camp présidentiel font bloc derrière les forces de l'ordre. Mardi après-midi, Elisabeth Borne a voulu «à nouveau rendre hommage à nos forces de l'ordre qui assurent la sécurité des manifestations».