Mandat d’arrêt contre Poutine: Moscou ouvre une enquête pénale contre des magistrats de la CPI
Par AlAhed avec AFP
La Russie a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête pénale contre le procureur et trois juges de la Cour pénale internationale (CPI), quelques jours après l’émission par la CPI d’un mandat d’arrêt visant le président Vladimir Poutine pour soi-disant «crime de guerre» en Ukraine.
Ces magistrats, dont le procureur de la CPI Karim Khan, «ont rendu des décisions illégales (visant à) arrêter le président de la Fédération de Russie et la commissaire aux droits des enfants», a indiqué le Comité d’enquête russe dans un communiqué, précisant qu’«une enquête pénale a été ouverte».
La CPI, qui siège à La Haye, a émis des mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine et Maria Lvova-Belova pour des accusations sans fondement du «crime de guerre de déportation illégale d'enfants ukrainiens» lors de l'opération militaire russe.
Ce mandat d'arrêt contre M. Poutine est «juridiquement nul», a réagi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova sur sa chaîne Telegram. «Pour notre pays, les décisions de la Cour pénale internationale sont dénuées de sens, y compris du point de vue juridique. La Russie n'est pas partie au Statut de Rome et n'a aucune obligation en vertu de celui-ci».
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a lui aussi souligné que la Russie ne faisait pas partie du Statut de Rome et que «la formulation même du sujet» était «inacceptable».
Le Statut de Rome est le texte fondateur de la Cour pénale internationale, compétente sur les crimes contre l'humanité ou les crimes de guerre, qui siège à La Haye aux Pays-Bas. Aujourd'hui, 123 pays sont États parties au Statut.
L'ex-dirigeant russe et vice-président actuel du Conseil de sécurité, Dmitri Medvedev, a pour sa part republié le texte de la nouvelle en y ajoutant un émoticône de papier toilette. «Inutile d'expliquer comment utiliser ce document», a-t-il indiqué.