Ukraine: Poutine visé par un mandat d’arrêt de la CPI, «juridiquement nul» selon Moscou
Par AlAhed avec AFP
Vladimir Poutine, qui recevra la semaine prochaine à Moscou le président chinois Xi Jinping, est désormais visé par un mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI), qualifiée sans «aucune valeur juridique» par Moscou.
La CPI, qui siège à La Haye, a également émis un mandat d'arrêt contre Maria Lvova-Belova, commissaire présidentielle russe aux droits de l'enfant, pour des accusations sans fondement du «crime de guerre de déportation illégale d'enfants ukrainiens» lors de l'opération militaire russe.
«La formulation même du sujet est inacceptable»
Ce mandat d'arrêt contre M. Poutine est «juridiquement nul», a réagi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova sur sa chaîne Telegram. «Pour notre pays, les décisions de la Cour pénale internationale sont dénuées de sens, y compris du point de vue juridique. La Russie n'est pas partie au Statut de Rome et n'a aucune obligation en vertu de celui-ci».
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a lui aussi souligné que la Russie ne faisait pas partie du Statut de Rome et que «la formulation même du sujet» était «inacceptable».
Le Statut de Rome est le texte fondateur de la Cour pénale internationale, compétente sur les crimes contre l'humanité ou les crimes de guerre, qui siège à La Haye aux Pays-Bas. Aujourd'hui, 123 pays sont États parties au Statut.
L'ex-dirigeant russe et vice-président actuel du Conseil de sécurité, Dmitri Medvedev, a pour sa part republié le texte de la nouvelle en y ajoutant un émoticône de papier toilette. «Inutile d'expliquer comment utiliser ce document», a-t-il indiqué.
Biden juge la décision de «justifiée»
Dans le camp adverse, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué une décision «historique, qui marque le début d'une responsabilité historique».
Le président américain Joe Biden, s’exprimant devant des journalistes à la Maison Blanche, a jugé la décision de la Cour pénale internationale de «justifiée», rappelant que l’institution n’était pas reconnue par les Etats-Unis, mais a néanmoins estimé que sa décision envoyait «un signal très fort».
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a salué «une décision importante» et le Royaume-Uni s'est félicité de «cette mesure prise par la CPI indépendante pour obliger ceux qui sont au sommet du régime russe, y compris Vladimir Poutine, à rendre des comptes».