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Assad: la 3e Guerre mondiale a déjà éclaté sous une nouvelle forme… des conditions pour une rencontre avec Erdogan

Assad: la 3e Guerre mondiale a déjà éclaté sous une nouvelle forme… des conditions pour une rencontre avec Erdogan
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Par AlAhed avec Sputnik

Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé que la Troisième Guerre mondiale avait déjà éclaté sous une nouvelle forme, soulignant qu’il était prêt à rencontrer son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à condition que ce dernier retire ses troupes du nord de la Syrie.

Ces déclarations interviennent dans une interview accordée à l’agence russe Sputnik parue jeudi et au lendemain d'une rencontre à Moscou entre M. Assad et le président russe Vladimir Poutine.

Une rencontre avec M. Erdogan serait possible «quand la Turquie sera prête, de manière claire et sans hésitation, à un retrait total (de ses soldats) du territoire syrien», a déclaré, selon une traduction en russe de ses propos.

Il faudra aussi qu'Ankara «cesse tout soutien au terrorisme», a-t-il ajouté.

Selon lui, la Turquie a joué un rôle négatif dans la guerre en Syrie en soutenant des organisations terroristes et en introduisant ses troupes sur le territoire syrien. «Pour nous, la Turquie est un État occupant».

«C'est le seul cas de figure où une rencontre avec Erdogan pourrait avoir lieu», a insisté M. Assad.

«Quel intérêt aurait une telle rencontre et pourquoi l'organiser si elle ne mène pas à une conclusion finale de la guerre en Syrie?», a-t-il poursuivi.

Extension de la présence militaire russe en Syrie

D’autre part, il a souligné le rôle de la Russie qui entretient de bonnes relations aussi bien avec la Syrie qu’avec la Turquie.

«Nous faisons confiance à la partie russe, car elle a joué le rôle de médiateur pour faciliter ces contacts dans le cadre des principes sur lesquels repose la politique russe. À savoir le respect du droit international, la reconnaissance de la souveraineté des États, le rejet du terrorisme, le respect de l’intégrité territoriale syrienne et de la souveraineté de l’État syrien sur son territoire, la nécessité du retrait de Syrie des forces armées étrangères illégitimes», a déclaré M. Assad.

«Pour y parvenir, la Russie œuvre avec la Syrie afin de trouver un règlement à Genève, à Astana et dans le cadre d’autres villes. Le but est toujours le même: rétablir la stabilité en Syrie», a concédé le président syrien.

Dans ce contexte, la président Assad s’est dit favorable à l’extension de la présence militaire russe en Syrie. «Nous estimons que si la Russie souhaite étendre ses bases ou augmenter leur nombre ce n’est qu’une question de caractère technique ou logistique. S’il y a une telle volonté, nous estimons que l’élargissement de la présence russe en Syrie est une bonne idée».

Il a détaillé que la veille les ministres russe et syrien de la Défense avaient parlé de la coopération militaire, mais n’avaient pas abordé la question des bases.

«D’habitude nous n’annonçons pas ce genre de coopération entre nous et la Russie. C’est une question militaire qui est toujours secrète. C’est naturel», a-t-il noté.

Le président syrien a indiqué que la présence militaire russe ne devait pas être temporaire et se réduire à la seule lutte contre le terrorisme.

«Nous parlons d’un équilibre international et la présence de la Russie en Syrie, un pays méditerranéen, revêt une grande importance pour cet équilibre des forces dans le monde», a-t-il fait remarquer.

Bases dotées des armes les plus sophistiquées

Interrogé sur la possibilité du déploiement dans ces bases d’armes hypersoniques, notamment des navires avec des missiles Tsirkon à leur bord, M. Assad a signalé que les bases militaires russes devaient être dotées d’armes les plus modernes pour contenir les menaces de façon efficace.

Et de souligner: «Si vous voulez mettre en place une base militaire, l’objectif n’est pas de la rendre faible du point de vue militaire. On suppose que les bases doivent produire un effet de dissuasion ou d’équilibre et elles doivent être équipées des meilleures armes. C’est naturel et logique. Que ce soit des missiles hypersoniques ou toute autre arme plus parfaite à présent et dans l’avenir, le principe reste le même».

Une guerre occidentale déclenchée par Zelensky

Le président Assad a par ailleurs signalé que la Troisième Guerre mondiale avait déjà éclaté, mais que sa forme n’est pas traditionnelle.

«J’estime que la Troisième Guerre mondiale a déjà lieu, bien qu’elle diffère de par sa forme. Je veux dire qu’avant les guerres mondiales étaient traditionnelles. Les armées de plusieurs États faisaient la guerre contre celles de certains autres. À présent, à cause de l’existence d’armes modernes, surtout nucléaires, il y a une force dissuasive contre une guerre traditionnelle, d’où des guerres par procuration», a-t-il affirmé.

Selon lui, à l’heure actuelle, Volodymyr Zelensky mène une guerre au nom de l’Occident avec une armée composée de nazis.

«Même chose pour les terroristes: ce sont des armées qui font la guerre en Syrie et dans d’autres régions au nom de l’Occident», a-t-il indiqué.

Des terroristes probablement transférés en Ukraine

En ce qui concerne le conflit en Ukraine, M. Assad soupçonne les États-Unis d’y transférer des terroristes.

«Nous n’avons pas de preuves, mais c’est tout à fait attendu. Les États-Unis transfèrent des terroristes d’un endroit à un autre. De plus, les terroristes se déplacent en toute indépendance», a-t-il noté.

Il a rappelé qu’en perpétrant des crimes ces terroristes invoquaient la religion.

«En Ukraine, il n’y a pas de guerre religieuse, mais à en juger d’après les vidéos publiées sur le Web, ils [les terroristes, ndlr] y sont présents», a-t-il détaillé.

Selon lui, les terroristes ne se sont pas rendus en Ukraine pour lancer une guerre de religion. Ils y ont été transférés avec le concours des États-Unis. «Il va de soi qu’il y a des terroristes transférés depuis d’autres régions, la Syrie comprise, pour faire la guerre contre la Russie en Ukraine».

Il a fait savoir que Damas disposait de preuves confirmant que des terroristes étaient entraînés à la base militaire américaine d’Al-Tanf.

Reconnaissance des nouvelles frontières russes

La reconnaissance des nouvelles frontières russes avec les territoires rattachés à la Russie à l’issue des référendums (Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, régions de Kherson et de Zaporojié) ne fait aucun doute pour le président syrien. «Je dis que ce sont des territoires russes, même s’il n’y avait pas de guerre. Ce sont des territoires historiques russes».

Il a rappelé que la Syrie les avait reconnus avant leur rattachement à la Russie.

«Pour nous cette question était claire dès le début. Nous n’allons pas hésiter là-dessus. La position syrienne est nette et résolue. Notre conviction sur cette question ne tient pas seulement à notre amitié avec la Russie, mais aussi au fait que ces territoires sont des territoires russes», a affirmé M. Assad.

Un accord de coopération à signer prochainement

Sur un autre plan, M. Assad a révélé que la Syrie et la Russie allaient prochainement signer un accord de coopération portant sur plusieurs projets. «Les projets sont en train d’être étudiés, un accord sera signé plus tard dans le courant de ces prochaines semaines, en fonction de chaque participant et de chaque projet».

Il a précisé que ces derniers jours une commission conjointe avait examiné plusieurs projets, dont le coût serait notoire après la signature de l’accord. «Ces projets seront annoncés après la signature de l’accord. Après, les sociétés intéressées pourront présenter une demande de participation».

Une quarantaine de projets d’investissements au programme

M. Assad a fait savoir que la Russie et la Syrie envisageaient 40 projets d’investissements dans l’énergie, l’industrie, les transports et le bâtiment.

«Cette fois, la réunion de la commission conjointe [russo-syrienne, ndlr] a été différente. Elle s’est concentrée sur des projets d’investissements et sur un accord à signer. Ce dernier portera sur 40 projets d’investissements concrets dans le domaine de l’énergie, de l’électricité, du pétrole, des transports, de la construction locative, de l’industrie et pas seulement», a-t-il annoncé.

De nouveaux projets prévoient également des mécanismes de contrôle. «Il s’agit d’une nouvelle étape de nos relations. La délégation qui s’est rendue en Russie était nombreuse, parce que le travail sur cet accord n’a pas pris des mois, mais des années».

Aide humanitaire à la Syrie

Après le séisme dévastateur de février dernier, la Russie a été l'un des rares pays à être venus en aide à la Syrie.

Le ministre de la Défense a chargé les militaires de la force russe déployée dans le pays d'organiser le déblayage et d'aider les victimes.

Les survivants ont reçu de l'aide médicale et psychologique.

Outre les militaires, un groupe mobile de médecins de guerre a été formé à la base militaire russe de Hmeimim.

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