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Londres dévoile un budget pour combattre inflation et pénuries de travailleurs

Londres dévoile un budget pour combattre inflation et pénuries de travailleurs
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Par AlAhed avec AFP

Londres doit dévoiler mercredi un budget pour inciter des milliers de Britanniques à revenir sur le marché de l'emploi face aux pénuries de travailleurs, lors d'une nouvelle journée de grèves massives en pleine crise du coût de la vie.

A partir de 12H30 environ, le Chancelier de l'Echiquier Jeremy Hunt doit dévoiler au Parlement un plan pour «diviser par deux l'inflation, faire croître l'économie et réduire la dette», d'après un communiqué du Trésor.

«Des aides seront centrées sur les personnes handicapées et celles souffrant de maladies de longue durée, sur les parents, les plus de cinquante ans et les personnes qui bénéficient du revenu minimal (Universal credit)», détaille le Trésor.

M. Hunt doit notamment présenter des mesures pour aider les parents parfois contraints à réduire leur activité professionnelle à cause du prix exorbitant des gardes d'enfants, et pour inciter les travailleurs plus âgés à rester dans la population active.

Le taux d'inactivité au Royaume-Uni, à 21,3 % selon les derniers chiffres disponibles, reste plus élevé qu'avant la pandémie et pèse sur l'économie, s'ajoutant en outre aux difficultés à embaucher des travailleurs européens après le Brexit: en tout, 1,1 million d'emplois sont non pourvus dans le pays.

Les moins de 24 ans, qui avaient repris des études pendant les confinements face au manque d'opportunités professionnelles, reviennent graduellement au travail.

Mais des milliers de plus de cinquante ans ont choisi de partir en pré-retraite, et un nombre record de Britanniques sont empêchés de travailler par des maladies de longue durée, l'une des conséquences de la pandémie et du sous-financement des services publics de santé.

Le ministre conservateur veut aussi mettre la pression sur les bénéficiaires de minimas sociaux, avec une application plus stricte de sanctions en cas de manquements à leurs obligations.

Grèves pour les salaires

La question des salaires des fonctionnaires est aussi brûlante et pourrait figurer dans le budget, après des grèves qui se multiplient depuis plusieurs mois pour le pouvoir d'achat dans la santé ou l'éducation.

Plusieurs centaines de milliers de personnes pourraient débrayer mercredi mais aussi jeudi dans les transports, la médecine, chez les fonctionnaires, entre autres.

Avec une inflation à plus de 10 % dans le pays qui a fait chuter le pouvoir d'achat, le gouvernement est attendu au tournant sur le coût de la vie.

Les pressions se sont ainsi multipliées pour inciter Jeremy Hunt à ne pas relever le plafond des factures payées par la plupart des ménages britanniques, censé monter encore au 1er avril.

Le Chancelier a aussi promis de mettre un terme aux tarifs plus élevés de l'énergie payés par les plus de 4 millions de foyers dans le pays, souvent modestes, connectés via des compteurs prépayés.

Du côté des impôts, le monde des affaires s'inquiète d'une hausse, annoncée de longue date, de l'impôt sur les sociétés de 19 à 25 % en avril, tandis qu'un gel sur les taxes sur le carburant est également largement anticipé.

Mercredi l'OBR, organisme de prévision budgétaire public, devrait parallèlement publier ses nouvelles prévisions pour l'économie du pays.

Si les perspectives ne sont guère réjouissantes ? selon le FMI, Londres sera cette année la seule grande économie à connaître la récession ? le Chancelier de l'Echiquier peut compter sur des indicateurs meilleurs que prévu.

Le Royaume-Uni a évité la récession fin 2022 et la croissance a rebondi à 0,3 % en janvier dans le pays. En outre, Londres a emprunté 30 milliards de livres (34 milliards d'euros) de moins que prévu en cumulé au cours de l'exercice fiscal en cours, ce qui donne une légère marge de manœuvre à Jeremy Hunt.

Le ministre des Finances devrait aussi annoncer son intention de créer 12 «zones d'investissement» accompagnées d'incitations fiscales, situées notamment dans le nord et le centre de l'Angleterre, qui viendront compléter un programme de dix «ports francs» à la fiscalité avantageuse actuellement déployés en Angleterre et en Ecosse.

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