Retour du cyclone Freddy: au moins cent morts au Malawi et au Mozambique
Par AlAhed avec AFP
C’est un phénomène hors norme selon les météorologues. Le cyclone Freddy a fait plus de 100 morts au Malawi et au Mozambique en revenant frapper l’Afrique australe, ont indiqué lundi 13 mars les autorités.
Au moins 99 personnes ont été tuées, et des dizaines d’autres blessées, au Malawi.
Dans plusieurs régions du sud du pays, dont celle de la capitale économique, Blantyre, le président a déclaré l’état de catastrophe.
Dans un communiqué, Lazarus Chakwera informe avoir «constaté avec une grande préoccupation la dévastation que le cyclone Freddy est actuellement en train de provoquer dans de nombreux districts».
En passe d’être classé le cyclone le plus long jamais enregistré par les météorologues, Freddy avait déjà touché Madagascar et le Mozambique fin février.
Le bilan était alors de dix-sept morts, des milliers de déplacés et de maisons ravagées.
Revenu dans la région la semaine dernière en suivant une trajectoire en boucle inédite, il s’est d’abord abattu sur Madagascar pour la seconde fois en deux semaines, faisant dix morts.
Puis, il est revenu frapper le Mozambique samedi soir, faisant au moins dix morts et quatorze blessés.
Mais le bilan devrait vraisemblablement grimper, les informations parvenant difficilement en raison de communications coupées.
Nombreuses personnes portées disparues
La ville portuaire de Quelimane, sur la côte mozambicaine, à une quarantaine de kilomètres de l’endroit où le cyclone a atterri, est encore largement isolée du reste du monde: routes, eau, électricité sont coupées par endroits, selon Guy Taylor, porte-parole de l’Unicef, sur place joint par téléphone.
De nombreuses personnes sont portées disparues, selon les autorités.
Et la catastrophe semble avoir dépassé les craintes: «Les centres d’hébergement d’urgence ont été débordés car le nombre de personnes affectées a été supérieur aux prévisions», a déclaré à l’AFP Luisa Meque, présidente du bureau national de gestion des catastrophes.
Le cyclone, qui était accompagné de vents violents et de pluies torrentielles, s’est ensuite déplacé dans la nuit de dimanche à lundi vers le Malawi voisin, provoquant des inondations et d’importantes coulées de boue qui ont emporté des maisons et enseveli des habitants.
Des recherches à mains nues
La région de Blantyre, où des habitants recherchaient des survivants dans la boue à mains nues ou munis de pelles, a enregistré à elle seule 85 morts.
Les membres des secours gouvernementaux ont mis du temps à arriver, a affirmé un habitant du township de Chilobwe, couvert de boue, qui participe aux efforts de sauvetage.
«Les gens sont accablés. La situation est très difficile», résume un autre, Honest Chirwa, ajoutant que les sauveteurs manquent de matériel adéquat.
«Les opérations de secours sont toujours en cours, mais elles sont entravées par les pluies incessantes», a déclaré à l’AFP Beatrice Mikuwa, porte-parole.
L’agence de gestion des catastrophes de ce pays, parmi les plus pauvres au monde, a dit s’attendre à un bilan encore plus lourd.
Les écoles ont été fermées dans une grande partie du Sud.
La compagnie aérienne nationale, Malawi Airlines, a annulé tous les vols à destination de Blantyre jusqu’à nouvel ordre.
Freddy devrait repartir par la mer au cours de la semaine et s’affaiblir, selon les prévisions.
Le phénomène, formé au large de l’Australie qui a atteint le stade de tempête début février, sévit dans l’océan Indien depuis trente-cinq jours.
Il est passé au large de l’île française de La Réunion et de Maurice, y causant des dommages limités.
Plusieurs tempêtes ou cyclones traversent chaque année le sud-ouest de l’océan Indien pendant la saison cyclonique, qui s’étend de novembre à avril.