Nord Stream: la Russie ne permettra pas de «cacher la poussière sous le tapis», dit Lavrov
Par Sputnik
La Russie continuera à demander une enquête sur les explosions survenues sur les Nord Stream et ne permettra pas de «cacher la poussière sous le tapis» sur cette situation, a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov ce 2 mars à un correspondant de Sputnik lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion du sommet des ministres des Affaires étrangères du G20 à New Delhi.
«Mais vous vous souvenez de la réaction de l'Occident aux révélations publiées par Seymour Hersh - une réaction nerveuse et, immédiatement après la publication des révélations, des expressions telles que 'c'est absurde' et 'nous ne discuterons même pas de cela'. Je pense que tout est compréhensible ici, mais nous allons parvenir à cette enquête, nous ne permettrons pas de cacher la poussière sous le tapis, comme l'Occident l'a fait à maintes reprises auparavant», a noté le ministre russe.
Sergueï Lavrov a aussi souligné que la Chine, ainsi que la Russie, avaient cherché au cours de la rencontre du Groupe à inclure un paragraphe sur les pipelines dans la déclaration finale, sans que celle-ci ne soit approuvée.
Selon lui, «la majorité des nations en développement du G20 ont exprimé leur compréhension» envers l’initiative russe.
La «nature provocatrice» des actions de l’Occident
M.Lavrov a comparé le manque de coopération des États-Unis et de leurs alliés sur le sabotage des Nord Stream aux allégations occidentales concernant l'«empoisonnement» du blogueur d'opposition Alexeï Navalny. Il a ainsi rappelé que l'Allemagne «refuse toujours de nous envoyer les résultats des tests médicaux».
Le ministre russe a rappelé aussi le présumé incident sous faux drapeau de Boutcha, lorsque les forces russes ont été accusées de crimes de guerre contre des civils ukrainiens quelques jours seulement après que Moscou et Kiev avaient atteint les grandes lignes d'un projet d'accord de paix. La Russie «n'a reçu aucune réponse» à ses «nombreuses demandes d'informations sur cet incident», notamment les listes des personnes tuées.
«L'Occident ne veut pas réagir aux questions qui montrent la nature provocatrice de ses actions», a-t-il noté.
Des révélations particulières
Les Nord Stream ont été la cible d’un sabotage le 26 septembre. Une des conduites du Nord Stream 2 et les deux du Nord Stream 1 ont été endommagées. Une fuite massive de gaz a été constatée. Vladimir Poutine a fustigé un «acte de terrorisme international».
Début février, Seymour Hersh a livré des révélations détonantes sur les explosions, accusant des plongeurs américains d’avoir posé des explosifs sur les pipelines, avec l’aide de la Norvège.
Son enquête a été corroborée par le travail d’un autre journaliste américain, John Dougan, qui a affirmé avoir reçu une lettre d’un participant aux exercices BALTOPS 22 de l’Otan, en marge desquels les explosifs auraient été posés.
Ces révélations ont relancé les débats sur la nécessité d’une enquête internationale. Pékin a encore récemment déploré le silence et la passivité des Occidentaux sur le sujet, incitant l’Onu à lancer des investigations.