Le chef de la diplomatie égyptienne en visite à Damas et Ankara
Par AlAhed avec agences
Le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri se rendra, lundi 27 février, en Syrie et en Turquie, deux pays avec lesquels Le Caire était en froid diplomatique depuis une décennie avant un récent réchauffement, indique dimanche son cabinet.
Cette visite «est un message de solidarité de l'Égypte avec ces deux pays frères après le tremblement de terre» du 6 février qui a fait près de 50 000 morts en Turquie et en Syrie, précise le communiqué du ministère.
Au lendemain de ce séisme, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait appelé son homologue syrien Bachar al-Assad, une conversation inédite entre les deux chefs d'État.
Abdel Fattah al-Sissi avait ensuite appelé le président turc Recep Tayyip Erdogan, son ancien grand ennemi avec lequel il avait échangé sa toute première poignée de main en novembre à la Coupe du monde au Qatar.
Les chefs de diplomatie égyptienne et syrienne s'étaient eux aussi entretenus par téléphone et Le Caire a envoyé plusieurs avions d'aide humanitaire en Syrie et en Turquie.
Depuis le séisme qui a dévasté la Syrie et la Turquie, des pays arabes ont repris contact et envoyé de l'aide à Damas.
Dimanche, un premier pas pourrait avoir été franchi car une délégation de chefs de parlements arabes a été accueillie par Bachar al-Assad.
Parmi eux, se trouvait le président du Parlement égyptien Hanafy El-Gabaly, qualifié par la presse d'État égyptienne de «plus haut dirigeant égyptien reçu à Damas» depuis plus d'une décennie.
Les relations n'ont jamais été totalement rompues entre Le Caire et Damas et le plus haut responsable des services de sécurité syriens, le général Ali Mamlouk, avait même effectué en 2016 au Caire sa première visite rendue publique à l'étranger depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.
Avec la Turquie, les relations ne se sont réchauffées que très récemment alors que Le Caire et Ankara étaient en froid depuis l'arrivée au pouvoir de Abdel Fattah al-Sissi en 2013.
La Turquie prête à "repartir de zéro" avec l'Égypte
Recep Tayyip Erdogan, grand allié du président égyptien défunt Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans, répétait alors qu'il ne parlerait «jamais» à «quelqu'un comme» Abdel Fattah al-Sissi.
Mais en novembre, de retour du sommet du G20 en Indonésie, le président turc s'était dit prêt à «repartir de zéro» avec Le Caire. Peu après les deux hommes se serraient la main au Qatar et Ankara publiait aussitôt la photo.
Les deux hommes «ont réaffirmé la profondeur des liens historiques entre les deux pays et les deux peuples» et décidé du «début du développement des relations bilatérales», affirmait alors Le Caire.
Sur le plan commercial, les deux pays ont renforcé leurs échanges : ils sont passés de 4,4 milliards de dollars en 2007 à 11,1 milliards de dollars en 2020, note le centre de recherche Carnegie