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Enseignante tuée: l’élève présenté à un juge, l’établissement rouvre

Enseignante tuée: l’élève présenté à un juge, l’établissement rouvre
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Par AlAhed avec AFP

La vie scolaire reprend. Vendredi 24 février, le collège-lycée Saint-Thomas d'Aquin de Saint-Jean-de-Luz «essaie de reprendre une vie normale», deux jours après la mort d'une professeure d'espagnol tuée par un élève.

Ce dernier va être présenté à un juge d'instruction en vue d'une mise en examen pour assassinat.

Le parquet de Bayonne compte requérir le placement en détention provisoire de cet adolescent de 16 ans.

Il n'était, jusque-là, pas connu de la justice et avait de bons résultats scolaires, sauf en espagnol, avait précisé jeudi le procureur de la République de Bayonne Jérôme Bourrier.

Vendredi matin, à 8 heures, les élèves du collège-lycée Saint-Thomas d'Aquin ont à nouveau afflué vers l'établissement, à l'heure de l'ouverture du portail, sous les yeux de trois policiers postés à l'entrée.

De rares élèves avaient encore une fleur à la main.

«Tous les élèves reviennent aujourd'hui, dans une ambiance toujours très recueillie et un soutien toujours en place, avec la médecine scolaire et les psychologues de l'éducation nationale. La cellule d'urgence d'aide psychologique se tient aussi à disposition, pour revenir si besoin», a fait savoir Vincent Destais, directeur diocésain de l'enseignement catholique de Bayonne.

«On essaie de reprendre une vie normale et des enseignements dans la mesure du possible avec les élèves», a-t-il également déclaré à une correspondante de l'AFP sur place.

Selon le procureur de Bayonne, le garçon «a mis en avant une petite voix qui lui parle […], qui l'incite à faire le mal et qui lui aurait suggéré la veille de commettre un assassinat».

Il a estimé qu'en l'état actuel des investigations, le mineur «apparaissait accessible à une responsabilité pénale».

Si un premier examen psychiatrique a révélé «une forme d'anxiété réactionnelle pouvant perturber son discernement» et «des éléments de dépression», «aucune maladie mentale de type schizophrénie, état maniaque, mélancolie ou retard mental, ni décompensation psychiatrique aiguë» n'ont été décelées à cette heure.

«Animosité» contre la victime

Le suspect, élève de seconde du collège-lycée privé catholique Saint-Thomas d'Aquin, était en cours d'espagnol mercredi quand il a poignardé sa professeure Agnès Lassalle, 52 ans, avec un couteau de cuisine, caché dans un rouleau d'essuie-tout.

«Suivi par un médecin psychiatre», le lycéen avait fait en octobre «une tentative de suicide médicamenteuse et faisait depuis l'objet d'une prescription d'antidépresseurs», a précisé le procureur.

Il a évoqué des «faits de harcèlement» subis dans son précédent établissement, un collège public de la ville, «une dispute» la veille avec un camarade et a également admis «une forme d'animosité à l'égard de sa professeure d'espagnol».

Une minute de silence a été observée jeudi après-midi dans les collèges et lycées qui ne sont pas en vacances.

La mort de cette enseignante en salle de classe a bouleversé la communauté éducative, un peu plus de deux ans après l'assassinat de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie décapité par un jeune radicalisé.

Le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye, qui a respecté ce temps de recueillement avec les élèves du collège Combe de Savoie à Albertville, a décrit Agnès Lassalle comme «très dévouée».

Des agressions fréquentes

Elle «adorait ses élèves, aimait son boulot», a de son côté témoigné Stéphane, le compagnon d'Agnès Lassalle au micro de France Inter. «Elle était adorée d'eux, il y avait vraiment une relation».

Au point que cet engagement empiétait sur sa vie personnelle. «Ça me désespérait, mais je le respectais».

Rudy, élève de 3e, a décrit lui aussi à l'AFP la victime comme une «prof très gentille», «à l'écoute».

Une cellule d'urgence médico-psychologique a été chargée d'«accompagner» les élèves qui en ressentent le besoin, de les «rassurer» et les «réancrer dans la réalité», selon sa responsable, Elorri Amestoy, médecin aux urgences psychiatriques de l'hôpital de Bayonne.

Les agressions contre des professeurs sont fréquentes en France mais l'AFP a recensé moins d'une dizaine de meurtres sur les quatre dernières décennies.

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