Nagorny Karabakh: Paris et Washington demandent la levée «immédiate» du blocus
Par AlAhed avec agences
Paris et Washington ont réclamé vendredi la fin «immédiate» du blocus du corridor de Latchine, axe vital reliant l'Arménie au Nagorny Karabakh, qui provoque une catastrophe humanitaire, selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.
La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna et son homologue américain Antony Blinken en sont convenus lors d'un entretien téléphonique jeudi.
Ils ont «évoqué la situation entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, pour faire le point des efforts en cours en vue d'une résolution du conflit et pour souligner la nécessité d'un rétablissement immédiat de la libre circulation le long du corridor de Latchine».
Depuis la mi-décembre, des Azerbaïdjanais se présentant comme des défenseurs de l'environnement manifestant contre des mines illégales bloquent l'axe de Latchine.
Les quelque 120.000 habitants de cette enclave séparatiste sont confrontés à des coupures de courant et d'internet, ainsi qu'à des problèmes de chauffage et d'accès à la nourriture et aux médicaments. La situation humanitaire y a été jugée «catastrophique» jeudi par Amnesty International.
«Les conséquences humanitaires graves du blocage actuel sur les populations du Haut-Karabakh ne sont pas acceptables et la France et les Etats-Unis conjuguent leurs efforts pour mettre un terme à cette situation», a ajouté le Quai d'Orsay.
Peuplée majoritairement d'Arméniens, la région montagneuse du Nagorny Karabakh, soutenue par Erevan, a fait sécession de l'Azerbaïdjan à la chute de l'URSS, entraînant une première guerre dans les années 1990 qui a causé la mort de 30.000 personnes et fait des centaines de milliers de réfugiés.
Azerbaïdjan et Arménie se sont affrontés une nouvelle fois à l'automne 2020 pour le contrôle de la région indépendantiste, un conflit qui s'est soldé par plus de 6.000 morts et une sévère défaite d'Erevan.
Depuis, des affrontements sporadiques ont continué d'éclater, au Nagorny Karabakh et à la frontière reconnue entre les deux pays, comme en septembre.