Séisme en Turquie et en Syrie : plus de 21.000 morts, l’espoir s’amenuise
Par AlAhed avec agences
Le séisme qui a frappé le sud-est de la Turquie et le nord syrien au début de la semaine a fait plus de 21.000 morts, selon les derniers bilans. Un premier convoi d'aide est entré dans les zones du nord-ouest de la Syrie, quatre jours après la catastrophe.
Quatre jours après le séisme qui a frappé le sud-est de la Turquie et le nord syrien, l'espoir de retrouver des survivants s'amenuise ce vendredi. Plus de 21.000 personnes sont mortes dans la catastrophe, l'une des pires survenues dans la région depuis un siècle. Un premier convoi d'aide humanitaire est entré ce jeudi dans les zones du nord-ouest de la Syrie.
Plus de 21.000 morts, la menace d'une épidémie de choléra
Selon les derniers bilans officiels, le séisme, d'une magnitude de 7,8, suivi de plus d'une centaine de secousses, a fait au moins 21.051 morts, dont 17.674 en Turquie et 3.377 en Syrie. C'est un bilan plus lourd que le séisme de 1999 qui avait fait plus de 17.000 morts dans la région d'Izmit, dans le nord-ouest de la Turquie.
Les espoirs de retrouver des survivants s'amenuisent, quatre jours après le tremblement de terre, et le bilan de cesse de s'alourdir. Les secouristes poursuivent malgré tout leurs efforts pour rechercher des rescapés dans les décombres, même si la fenêtre cruciale des 72 premières heures pour retrouver des survivants s'est refermée, la situation étant en outre aggravée par un froid glacial. Les habitants des zones sinistrées se plaignent du manque d'équipement, d'expertise et de soutien pour secourir les personnes prises au piège.
L'OMS estime que 23 millions de personnes sont «potentiellement exposées, dont environ cinq millions de personnes vulnérables» et redoute une crise sanitaire majeure qui causerait encore plus de dommages que le séisme. Les organisations humanitaires s'inquiètent particulièrement de la propagation de l'épidémie de choléra, qui a fait sa réapparition en Syrie.
Des centaines de milliers de personnes se retrouvent sans abri, en plein cœur de l'hiver. Dans la ville turque de Gaziantep (sud), les températures ont chuté jeudi à -5°C. Selon les autorités turques, quelque 6.500 bâtiments se sont effondrés et d'autres en quantité innombrable ont été endommagés.
L'aide internationale afflue
La Banque mondiale a annoncé jeudi qu'elle apportera une aide de 1,78 milliard de dollars à la Turquie. Cette aide doit en premier lieu permettre d'aider les secours, a détaillé la Banque Mondiale. Mais aussi cibler les besoins en termes de reconstruction. Les Etats-Unis vont quant à eux verser 85 millions de dollars d'aide à la Turquie et à la Syrie, a annoncé jeudi l'Agence américaine de développement (USAID).
La France a annoncé qu'elle allait mettre en place une aide d'urgence à la population syrienne à hauteur de 12 millions d'euros. De son côté, Londres a annoncé jeudi une aide financière supplémentaire d'au moins 3,4 millions d'euros, soit un montant total de près de 4.3 millions d'euros alloués aux «Casques Blancs», les secouristes opérant en zone rebelle.
Réunis en sommet à Bruxelles, les dirigeants de l'Union européenne - qui va organiser début mars une conférence des donateurs pour la Turquie et la Syrie - ont observé un moment de silence pour les victimes du séisme. Ils ont envoyé une lettre au président turc Erdogan exprimant leur "solidarité" avec le peuple et proposant d'accroître leur aide à la Turquie.
Le commissaire européen Janez Lenarcic, coordinateur de l'assistance de l'Union européenne, était ce jeudi à Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie, où il devait rencontrer des responsables turcs mais aussi les organisations humanitaires actives dans le nord-ouest de la Syrie, a indiqué la commission.
L'UE a envoyé de premiers secours en Turquie quelques heures après le séisme lundi. Mais elle n'a initialement offert qu'une aide minimale à la Syrie par le biais des programmes humanitaires existants, en raison des sanctions internationales en vigueur depuis le début de la guerre civile en 2011. Mercredi, Damas a officiellement sollicité l'assistance de l'UE et la Commission a demandé aux Etats membres de répondre favorablement à cette requête.
Premier convoi dans les zones rebelles de Syrie
Un premier convoi d'aide humanitaire est entré dans les zones rebelles du nord-ouest de la Syrie ce jeudi, quatre jours après la catastrophe. Un correspondant de l'AFP a vu six camions entrer en territoire syrien depuis la Turquie par le poste-frontière de Bab al-Hawa, unique point de passage actuellement garanti par l'ONU. L'Organisation internationale pour les Migrations (OIM) a indiqué dans un communiqué que ce convoi, transportant couvertures, matelas, tentes, matériel de secours et lampes solaires, devrait couvrir les besoins d'au moins 5.000 personnes.
De son côté, la Turquie a annoncé s'employer à ouvrir deux autres passages frontaliers avec la Syrie pour permettre d'acheminer l'aide.
A Tloul, un village du nord-ouest de la Syrie, les habitants ont dû fuir après qu'un barrage en terre s'est effondré sous les secousses du séisme. "Notre situation est dramatique. Regardez l'eau qui nous entoure", a déclaré Louan Hussein Hamadé, un des rares habitants à être resté dans le village sinistré, tout comme les champs environnants.