Tunisie : Des centaines d’opposants manifestent pour exiger le départ de Saïed
Par AlAhed avec agences
Des centaines de partisans du «Front du salut national» ont participé, samedi, à une marche de protestation dans la capitale, Tunis, pour exiger le «départ» du président Kaïs Saïed, et pour défendre la liberté et la démocratie.
Le correspondant de l'Agence Anadolu a déclaré que la marche coïncidait avec le 12ème anniversaire de la chute du régime du défunt Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).
Le Front comprend 5 partis : Ennahda, Qalb Tounes, la Coalition Al-Karama, Hirak Tounes Al-Irada, Amal, la campagne contre le coup d'Etat, ainsi qu'un certain nombre de membres du parlement dissous.
Au milieu d'une forte présence sécuritaire, les manifestants ont scandé divers slogans tels que «Dégage», «Révolution, révolution jusqu'à la victoire» et «Non à l'arrestation des personnalités politiques».
Dans un discours prononcé lors de la manifestation, le chef du Front, Ahmed Nejib Chebbi, a appelé à «mettre fin au processus du 25 juillet 2021 (mesures d'exception de Saïed)», le qualifiant de «coup d'État odieux».
Il a affirmé que «ce putsch a confisqué le pouvoir, détruit l'économie et abusé des Tunisiens», accusant l'État «d'être responsable de la cherté de la vie et des traitements abusifs infligés au peuple.»
Et d'ajouter : «Kaïs Saïed doit partir, et son règne est révolu (...) Le salut de la Tunisie passe par l'union de tout le spectre politique et sa mobilisation pour le départ de Kaïs Saïed.»
Jusqu'à 11h15 (GMT), les autorités tunisiennes n'ont pas commenté ces déclarations, mais elles ont l'habitude de nier ces accusations et d'affirmer leur attachement à la liberté et à la démocratie dans le pays.
La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle Saïed a imposé des mesures d'exception, notamment la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, la promulgation de lois par décrets présidentiels, l'adoption d'une nouvelle Constitution par voie de référendum en juillet 2022 et la tenue d'élections législatives anticipées en décembre dernier.
La majorité des forces politiques et civiles en Tunisie rejettent ces mesures et les considèrent comme un «coup d'État contre la Constitution», tandis que d'autres forces les soutiennent et y voient une «correction du cours de la révolution de 2011», qui avait renversé le régime du président Ben Ali.
Quant à Saïed, qui a entamé un mandat présidentiel de 5 ans en 2019, il a déclaré que ses mesures sont «légales et nécessaires» pour sauver le pays d'un «effondrement total.»