Des milliers de manifestants au Haut-Karabakh contre le blocage d’un axe vital vers l’Arménie
Par AlAhed avec agences
Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés dimanche 25 décembre à Stepanakert, la principale ville du Nagorny Kabarakh, contre le blocage d'un axe vital vers l'Arménie, a constaté un journaliste de l'AFP.
Depuis près de deux semaines, des activistes azerbaïdjanais bloquent le corridor de Latchine, la seule route qui relie la région montagneuse du Nagorny Karabakh à l'Arménie, disant protester contre des mines illégales dans la région. Erevan accuse Bakou de vouloir provoquer une «crise humanitaire», ce que l'Azerbaïdjan rejette, assurant qu'il est toujours possible de circuler sur cet axe.
L'Arménie et l'Azerbaïdjan se sont affrontés au début des années 1990, lors de la dislocation de l'URSS, pour contrôler le Nagorny Karabakh, une enclave à majorité arménienne ayant fait sécession de l'Azerbaïdjan.
Ce premier conflit, qui a fait 30.000 morts, s'était soldé par une victoire arménienne. Mais l'Azerbaïdjan a pris sa revanche lors d'une deuxième guerre qui a coûté la vie à 6500 personnes à l'automne 2020 et a permis à Bakou de reprendre de nombreux territoires.
Samedi, la population de Stepanakert s'était montrée inquiète face à une situation jugée «grave». «C'est la seule route qui relie la région au reste du monde», disait à l'AFP Donara Gabrielyan, une enseignante. «Nous atteignons le reste du monde par l'Arménie. La situation est très grave», a-t-elle ajouté, tandis que Viatcheslav, un retraité, expliquait qu'il s'agit de «la route de la vie». Ce nouveau regain de tensions entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan a suscité de vives inquiétudes sur la scène internationale.
Dimanche matin, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé qu'une réunion tripartite entre le président russe Vladimir Poutine, qui essaie de jouer le rôle de médiateur, et les dirigeants azerbaïdjanais Ilham Aliev et arménien Nikol Pachinian, n'était pas prévue en début de semaine en marge d'un sommet régional à Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie). Vendredi, le président français Emmanuel Macron avait appelé son homologue azerbaïdjanais à permettre la «libre circulation» entre l'enclave séparatiste et l'Arménie.