Les soupçons de corruption au Parlement européen sont «très graves», juge von der Leyen
Par AlAhed avec AFP
Ursula von der Leyen n'a pas cherché à minimiser le sérieux de l'affaire: alors que plusieurs personnes, dont la vice-présidence grecque du Parlement européen, Eva Kaili, ont été écrouées pour des faits présumés de corruption, la présidente de la Commission européenne a jugé lundi «très graves» ces soupçons au sein du Parlement européen.
«Ces allégations sont extrêmement préoccupantes. C'est une question de confiance dans les personnes au cœur de nos institutions. Cette confiance suppose des standards élevés d'indépendance et d'intégrité», a-t-elle déclaré, rappelant avoir proposé la création d'«une autorité indépendante» sur les questions d'éthique dans les institutions de l'UE.
Pour sa part, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a jugé lundi «très préoccupantes» les informations sur une affaire de corruption présumée au sein du Parlement européen.
«Une enquête en cours»
«Ces informations sont très très préoccupantes», a-t-il déclaré à son arrivée pour une réunion des ministres des Affaire étrangères de l'Union européenne.
«Une enquête est en cours et nous la suivons», a-t-il précisé.
«Il s'agit vraiment d'un incident incroyable qui doit maintenant être élucidé sans équivoque et avec toute la rigueur de la loi, car il en va aussi et surtout de la crédibilité de l'Europe», a de son côté estimé la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.
«C'est un scandale sur lequel nous devons faire éclater la vérité afin que nous puissions nous assurer que cela ne se reproduise pas», a pour sa part insisté le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney. «Une enquête complète et transparente doit être menée afin d'obtenir une explication sur ce qui s'est passé».
Mme Kaili et trois autres personnes, dont un ancien élu européen italien, ont été interpellées et écrouées dans le cadre d'une enquête menée par un juge belge sur des soupçons de versements par le Qatar pour influencer des décisions au sein du Parlement européen.
Des «sacs de billets» ont été trouvés dans l'appartement de Mme Kaili, a indiqué une source judiciaire.
L'affaire est discutée lundi lors d'une réunion des présidents des groupes politiques du Parlement européen à l'ouverture de la session plénière organisée à Strasbourg (France).