France: jusqu’à cinq de prison pour un réseau indo-pakistanais d’immigration clandestine
Par AlAhed avec AFP
Deux à cinq ans d'emprisonnement ferme ont été prononcés par le tribunal de Bordeaux à l'encontre de onze membres d'un réseau indo-pakistanais d'aide à l'immigration irrégulière, a indiqué vendredi une source policière.
Le procès de cette filière qui agissait entre le Portugal, la France, l'Allemagne et la Belgique s'est déroulé de lundi à jeudi, au terme d'une instruction menée par la Juridiction interrégionale spécialisée.
L'enquête, qui a permis le démantèlement de ce réseau basé à Lisbonne, a été menée de juin 2020 à septembre 2021 par la brigade mobile de recherche rattachée au service de police aux frontières d'Hendaye (Pyrénées-Atlantiques).
Les prévenus, trentenaires pour la plupart, étaient en majorité d'origine indienne ou pakistanaise, avec un Togolais et une Brésilienne, selon la même source.
La tête de réseau, âgée de 45 ans, avait la nationalité portugaise.
Dix-huit mois d'enquête
Les 18 mois d'investigations ont permis de recenser «110 voyages aller-retour» entre Lisbonne et Paris, dans les deux sens, effectués en convois par plusieurs véhicules de 5 à 9 places transportant des étrangers en situation irrégulière (jusqu'à 40 à la fois).
Une autre branche du réseau pouvait acheminer les clandestins en Belgique ou en Allemagne.
Neuf convois ont été interpellés en flagrant délit entre le Pays basque et la Seine-Saint-Denis.
La police estime qu'entre 550 et 1.320 personnes ont pu être transportées par le réseau, moyennant finance, pour un chiffre d'affaires compris entre 247.500 et 594.000 euros sur la période d'enquête.
Le trajet entre France et Portugal était facturé entre 300 et 450 euros, l'acheminement en Allemagne 600 euros.
Cette filière «d'installation» fournissait aussi des faux documents administratifs aux clandestins à des fins de régularisation de leur situation au Portugal, pour environ 10.000 euros par personne, selon une source proche du dossier.
Les chauffeurs utilisés, avec lesquels les organisateurs communiquaient par messagerie cryptée, disposaient de faux permis de conduire des Émirats arabes unis.
Parmi les onze prévenus, deux sont en fuite avec un mandat d'arrêt.
Les peines ont été assorties d'une interdiction définitive de territoire.
Plusieurs passeurs indiens ou pakistanais avaient déjà été condamnés en novembre par le tribunal de Bayonne.