Présidentielle au Kazakhstan : le sortant Tokaïev largement réélu
Par AlAhed avec sites web
Sans surprise, le président sortant, Kassym-Jomart Tokaïev a été largement réélu ce dimanche à la tête du Kazakhstan, avec plus de 81% des voix. Face à lui se tenaient cinq candidats quasi-inconnus des électeurs. Les observateurs de l'OSCE déployés dans le pays pour suivre le déroulé du scrutin ont dénoncé «l'absence de véritable concurrence».
Cette large victoire devrait permettre à Kassym-Jomart Tokaïev de consolider son pouvoir, après une année noire marquée par des émeutes sanglantes et une impitoyable lutte des clans dans ce pays autoritaire, le plus grand et le plus riche d'Asie Centrale.
Election présidentielle au Kazakhstan après une année noire
Le Kazakhstan avait plongé dans le chaos en janvier 2022, des manifestations contre la vie chère avaient alors dégénéré en émeutes, avant d'être brutalement réprimées, provoquant la mort de 238 personnes. Moscou avait envoyé des troupes pour soutenir le pouvoir.
Malgré cette aide décisive, Kassym-Jomart Tokaïev a pris une certaine distance avec la Russie après l'offensive du Kremlin en Ukraine fin février.
En juin, M. Tokaïev a notamment publiquement critiqué son homologue russe lors d'un forum à Saint-Pétersbourg, où il s'est prononcé contre la reconnaissance des territoires séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine.
Lors de ce forum, Vladimir Poutine avait lui à de nombreuses reprises écorché le patronyme du président kazakh en s'adressant à lui, signe, selon certains observateurs, d'une volonté de déstabiliser, voire de ridiculiser Kassym-Jomart Tokaïev.
Mais Vladimir Poutine a tout de même félicité son homologue pour sa victoire ce lundi.
«Vous avez reçu une preuve de confiance convaincante de vos compatriotes», a-t-il salué, cité dans un communiqué du Kremlin, assurant que le «partenariat stratégique» et l'alliance entre Astana et Moscou «progressaient avec un succès remarquable».
Le Kazakhstan reste très impacté par les manifestations de janvier. Signe que les tensions persistent, les autorités ont annoncé jeudi avoir arrêté sept partisans d'un opposant en exil accusés de fomenter un «coup d'Etat».
Constatant une absence de «vrai pluralisme», l'OSCE a déploré dans un communiqué qu'aucun des autres candidats n'ait «réellement contesté le programme du président sortant».