Pas de «vague» républicaine aux élections américaines de mi-mandat
Par AFP
Les espoirs républicains d'une «vague» au Congrès américain semblaient s'éloigner mercredi, les démocrates espérant pouvoir limiter la casse lors d'élections de mi-mandat tout aussi décisives pour l'avenir politique de Joe Biden que celui de son rival Donald Trump.
Le démocrate John Fetterman a arraché aux républicains le siège le plus disputé de ce scrutin, le poste de sénateur de Pennsylvanie, face à un candidat adoubé par le milliardaire républicain, selon des projections des médias américains.
Cette première victoire du camp de Joe Biden, dans une soirée extrêmement tendue marquée par un laborieux dépouillement des suffrages, offrait aux démocrates l'espoir de conserver le contrôle du Sénat, chambre où les républicains avaient jusqu'ici un léger avantage dans les sondages.
Incertitude au Congrès
Elle alimentait aussi les spéculations autour de la possibilité que le raz-de-marée conservateur à la Chambre des représentants, promis par Donald Trump, soit en réalité bien plus limité que prévu.
«Il est clair que nous allons reprendre la Chambre des représentants», a affirmé le ténor républicain Kevin McCarthy dans la nuit de mardi à mercredi.
Cette hypothèse reste la plus probable.
Mais le parti, à qui l'on prêtait jusqu'à peu une percée de 10, 25, voire 30 sièges, se voit obligé de revoir ses ambitions à la baisse.
«Ce n'est certainement pas une vague républicaine, ça c'est sûr», a estimé l'influent sénateur Lindsey Graham, un proche de Donald Trump, sur NBC.
L'ancien président s'était jeté à corps perdu dans la campagne pour les élections de mi-mandat, misant sur le succès de ses lieutenants pour se lancer sous les meilleurs auspices dans la course à la présidentielle 2024. Il a promis «une très grande annonce» le 15 novembre.
Aux premières heures mercredi, le milliardaire de 76 ans a de nouveau assuré que les républicains vivaient une «super soirée» électorale, accusant les démocrates et les médias «fake news» de tout faire pour minimiser les succès de ses protégés.
En attendant de voir où basculait le Congrès américain, l'attention se portait aussi sur les élections aux postes de gouverneurs. Et en particulier sur la Floride, où le gouverneur sortant Ron DeSantis a été réélu de manière triomphale.
Etoile montante du camp conservateur, possible prétendant à la Maison Blanche en 2024, il s'est félicité dans un discours offensif d'avoir fait de cet Etat du sud, longtemps considéré comme penchant tantôt à gauche, tantôt à droite, une «terre promise» pour les républicains, où «l'idéologie +woke+ vient mourir».
«Je ne fais que commencer le combat», a promis le gouverneur âgé de 44 ans.
De quoi titiller son potentiel rival à l'investiture et autre résident de Floride... l'ancien président Donald Trump.
Mais sur ce terrain aussi, le camp démocrate ne restait pas bredouille. Il a arraché aux conservateurs deux postes de gouverneurs aux républicains: dans le Maryland et le Massachusetts, où Maura Healey sera la première lesbienne à la tête d'un Etat. Joe Biden l'a d'ailleurs appelée immédiatement pour la féliciter.
Le parti du dirigeant démocrate de 79 ans s'est aussi épargné une grosse frayeur en conservant le contrôle de l'Etat de New York, où les républicains croyaient être en mesure de déloger la gouverneure Kathy Hochul.
Le camp de Joe Biden n'avait pas non plus dit son dernier mot dans l'Arizona, où le dénouement de la course entre la trumpiste Kari Lake donnée favorite, et la démocrate Katie Hobbs se faisait attendre.