Arabie: détention d’une Américaine en conflit avec son ex-mari saoudien
Par AlAhed avec AFP
L'Arabie saoudite a arrêté une Américaine ayant accusé publiquement son ex-mari saoudien d'avoir bloqué leur fille dans le royaume wahhabite, selon une organisation de défense des droits humains.
Carly Morris a été placée en détention lundi et l'on ignore où se trouve sa fille, Tala, âgée de huit ans, a affirmé mardi 8 novembre au soir Freedom Initiative, une ONG basée à Washington qui dit militer pour les droits des détenus à tort au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
«Notre ambassade à Riyad est très engagée»
«Il n'est pas clair si sa fille a été détenue avec elle ou remise à son ex-mari», a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Les autorités saoudiennes n'ont pas immédiatement répondu aux demandes de confirmation de l'AFP.
Selon le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, Washington est «au courant des informations selon lesquelles Mme Morris a été placée en détention».
«Chaque fois qu'une personne est détenue à l'étranger, nous cherchons à lui rendre immédiatement visite et à lui fournir une assistance consulaire», a-t-il déclaré mardi lors d'une conférence de presse.
«Notre ambassade à Riyad est très engagée dans cette affaire ; elle suit la situation de très près», a ajouté Ned Price.
Carly Morris s'est envolé pour l'Arabie saoudite avec sa fille à l'été 2019, pour une visite auprès du père de son enfant, un Saoudien dont elle est divorcée.
Mais peu après l'atterrissage de la mère et sa fille dans la capitale Ryad, l'ex-mari a confisqué les passeports.
Il a ensuite entamé des démarches pour transmettre la nationalité saoudienne à sa fille, dans le but de l'empêcher de repartir.
«Trouble à l'ordre public»
Depuis, Carly Morris est prisonnière d'une interminable épreuve liée aux inégalités de genre, à l'instar d'autres étrangères ayant eu des enfants avec des Saoudiens.
En septembre, elle a reçu une convocation des procureurs saoudiens l'informant qu'elle faisait l'objet d'une enquête pour «trouble à l'ordre public», liée, selon elle, à la publication sur les réseaux sociaux de messages dénonçant sa situation.
Elle a ensuite été interdite de voyage, selon un avis électronique consulté par l'AFP.
«J'ai peur d'être arrêtée à tout moment», avait-elle alors déclaré à l'AFP. «Ma plus grande peur sera de savoir qui s'occupera de Tala».