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«Qu’il(s) retourne(nt) en Afrique»: séance interrompue à l’Assemblée après des propos racistes

«Qu’il(s) retourne(nt) en Afrique»: séance interrompue à l’Assemblée après des propos racistes
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Par AlAhed avec agences

La séance de questions au gouvernement a été interrompue jeudi 3 octobre à l'Assemblée nationale après une sortie jugée raciste par tous les autres bancs de l'hémicycle de Grégoire de Fournas.

«Qu’ils retournent en Afrique» ou «qu’il retourne en Afrique» : la phrase, jugée raciste, et lancée jeudi par le député du Rassemblement national (RN, extrême droite), Grégoire de Fournas lorsque le député de La France insoumise (LFI, gauche radicale), Carlos Martens Bilongo, noir et d’origine congolaise, évoquait dans l’hémicycle le «drame de l’immigration clandestine».

Après quelques minutes de confusion, la présidente de l’Assemblée a mis fin à la séance «compte tenu de la gravité des faits» et de «l’émotion légitime» de l’Assemblée. De telles interruptions de séance sont rarissimes.

Ces propos ont fait réagir au plus haut sommet de l’État. Le président français Emmanuel Macron s’est dit «heurté par ces mots qui dans l’hémicycle comme hors de l’hémicycle sont intolérables» et a apporté son «soutien au parlementaire insulté», selon son entourage.

Même avec «des cravates, c'est un mouvement profondément raciste»

Le patron de LFI Jean-Luc Mélenchon a réclamé sur Twitter la «déchéance et l'exclusion de l'injurieur».

Même indignation dans le camp présidentiel : le groupe Renaissance «ne siègera pas» tant qu'une sanction lourde contre le député RN n'aura pas été prise, a indiqué son vice-président Sylvain Maillard. «Ils ont beau mettre des cravates (...) C'est un mouvement profondément raciste». Le parti Renaissance a même demandé la démission «sans délai» de Grégoire de Fournas.

De source parlementaire, le député concerné est passible d'une «censure simple», soit la privation pendant un mois de la moitié de l'indemnité parlementaire. Ou d'une «censure avec exclusion temporaire», c'est-à-dire la privation pendant deux mois de la moitié de l'indemnité allouée au député avec interdiction de prendre part aux travaux de l'Assemblée et de reparaître au Palais Bourbon pendant quinze jours.

Polémiques

Depuis l'élection inédite de 89 députés RN à l'Assemblée, le groupe de Marine Le Pen s'était astreint à jouer la carte de la notabilisation.

Il n'a toutefois pas évité les polémiques, comme lorsque le doyen de l'Assemblée nationale José Gonzales avait d'entrée fait l'éloge de l'Algérie française de son enfance le 28 juin, ou lors d'une récente séance houleuse où deux députés RN avaient traité le ministre de l'Économie Bruno Le Maire de «lâche» et le ministre de l'Education Pap Ndiaye de «communautariste».

Ces invectives avaient donné lieu à des sanctions de la présidente de l'Assemblée nationale, sanctions qui doivent elles aussi faire l'objet d'un débat en bureau de l'institution.

Viticulteur dans le Nord Médoc, Grégoire de Fournas exerce son premier mandat, à 37 ans. Il n'avait pas fait de vagues jusqu'ici au Palais Bourbon, où il siège à la commission des Affaires économiques.

 

 

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