Elections israéliennes : victoire de l’extrême-droite
Par AlAhed ave sites web
Le chef du «Likoud» Benyamin Netanyahou compte former rapidement une coalition après la victoire de son bloc lors des élections de mardi. Selon des résultats qui ne sont pas encore définitifs, les élections israéliennes de mardi devraient permettre la formation d'une coalition homogène de droite dirigée par Benjamin Netanyahou avec, à ses côtés, une extrême-droite triomphante qui a doublé son nombre de sièges.
Les sondages avaient raison. Le grand gagnant de cette élection c'est l'extrême-droite qui, avec 14 mandats, double son nombre de sièges dans la nouvelle Knesset. Et c'est ce résultat qui, s'il n'est pas remis en cause par le décompte final des voix, va permettre à Benjamin Netanyahou, actuellement en procès dans trois affaires de corruption, de revenir au pouvoir avec une courte majorité de 61 ou 62 sur les 120 que compte la Knesset.
Une autre source israélienne a estimé que le bloc de Benyamin Netanyahou devrait remporter 65 députés, donnant à l'ancien Premier ministre une majorité confortable pour former un gouvernement à la Knesset, qui compte 120 sièges, après 17 mois passés dans l'opposition avec ses alliés d'extrême droite et ultra-orthodoxes. Cette source a rapporté qu’à 5 h 30 jeudi matin la commission électorale centrale avait comptabilisé 4 325 033 bulletins de vote, soit 89 % de l'ensemble des votes, et devait achever le décompte plus tard dans la journée.
La formation d’un gouvernement pourrait mettre probablement fin à quatre années d'impasse politique qui ont entraîné le pays dans une série d'élections délétères.
La droite dure gagnante
Betsalel Smotrich, chef du parti «national religieux», a salué une victoire «historique» et s’est réjoui de pouvoir former «un gouvernement nationaliste de droite, juif et sioniste», autrement dit sans un seul arabe.
Il y a un autre gagnant, moins flagrant celui-là. «Il y a un avenir», le parti de Yaïr Lapid, l'actuel Premier ministre, aurait gagné huit sièges, passant de 17 à 25 sièges, la percée la plus importante tous partis confondus. «Ce parti est une alternative au Likoud, mais malheureusement cela n'a pas suffi», remarque Yehouda, militant dans ce parti, qui, mardi à al-Qods, tenait un stand en face de l'entrée d'un bureau de vote, à l'instar d'autres partis politiques.
Vers une coalition fragile autour de Netanyahou
Si les résultats sont confirmés, Netanyahou sera le premier qui l'emporte pour un troisième règne non-consécutif. Mais une coalition de 61 ou 62 députés ne tient qu'à un fil. Certes, contrairement à la coalition sortante dirigée par Naftali Bennett puis Yaïr Lapid, le nouveau gouvernement Netanyahou sera homogène. Composé de cinq partis, il sera à droite, très à droite même, compte tenu du fait que le «Likoud» n'aurait que 31 députés, l'extrême droite 14 et la droite ultra-orthodoxe 17. Et le «Likoud», qui reste le premier parti du pays, n'aurait gagné qu'un ou deux sièges par rapport à la Knesset sortante.
Benjamin Netanyahou n'est donc pas en position de force pour la distribution des postes ministériels et sera l'otage de l'extrême-droite pendant toute cette législature.
Cette coalition étroite pourrait ne pas voir le jour. Le décompte des voix n'est pas terminé et le parti arabe, Balad, est proche du seuil d'éligibilité. Si finalement, ce parti entre à la Knesset et obtient donc quatre sièges, Benjamin Netanyahou perd sa coalition de 61 députés. Et dans ce cas, le pays sera de nouveau sans majorité naturelle et claire.