Liban: Aoun signe le document final sur la délimitation de la frontière maritime
Par AlAhed avec agences
Le président libanais Michel Aoun a signé, jeudi matin au palais de Baabda, le document final sur la délimitation de la frontière maritime, finalisé il y a deux semaines après une dernière médiation de plusieurs semaines menée par l'envoyé américain Amos Hochstein.
Le médiateur US a également signé ce document.
Le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, le vice-président du Parlement, Elias Bou Saab, qui était le principal négociateur du côté libanais, et le chef de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, étaient présents à la réunion.
L'accord doit être signé dans l'après-midi, en présence du médiateur américain Amos Hochstein et de la coordinatrice spéciale de l'ONU au Liban Joanna Wronecka.
Signature à Naqoura
Beyrouth a tenu à ce que sa délégation n'ait aucun contact officiel avec celle de l'Entité israélienne au cours de la signature, exigeant que la cérémonie se tienne dans deux salles séparées au siège de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dans la localité frontalière libanaise de Naqoura.
«L'accord sur la frontière maritime prendra la forme de deux échanges de lettres, l'un entre le Liban et les Etats-Unis et l'autre entre Israël et les Etats-Unis», a expliqué le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stephane Dujarric.
La délégation libanaise aura pour unique mission de «remettre la lettre en présence d'Amos Hochstein et de la représentante de l'ONU, et ne rencontrera en aucune manière la délégation israélienne», a souligné de son côté le porte-parole de la présidence libanaise Rafic Chelala.
La délégation qui se rendra à Naqoura sera composée du directeur général de la présidence, Antoine Choucair, du général de brigade Mounir Chéhadé, du président du conseil d’administration de l’Autorité de l’énergie, Wissam Chbat, et d'Ahmad el-Arfé, président du Centre de conseil juridique au ministère des Affaires étrangères.
Un «jour historique»
«La signature d'un tel accord est un accomplissement historique», a déclaré à l'issue de cette réunion M. Bou Saab.
Amos Hochstein s'est pour sa part félicité devant la presse à Baabda d'un «jour historique» et estimé que l'accord permettait de «créer de l'espoir et des opportunités économiques» et d'instaurer «la stabilité» pour les deux parties.
Il s'est déclaré convaincu que l'accord pourrait constituer «un tournant économique pour le Liban, et ouvrir «une nouvelle ère d'investissements» qui pourrait relancer l'économie.
«Israël» approuve l'accord
Du côté israélien, le «gouvernement» d’occupation a officiellement approuvé l'accord dans la matinée.
Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid devait ensuite apposer sa signature sur une seconde copie de l'annexe.
Cette finalisation d'un accord considéré comme «historique» par toutes les parties impliquées a eu lieu alors que l'aviation israélienne a survolé intensément plusieurs régions du Liban ce matin et effectué des raids fictifs dans le Sud du pays.
Mercredi soir, le président américain Joe Biden s'était félicité de la signature «imminente» de l'accord, disant qu'il avait fallu des «tripes» pour le conclure.
Le groupe énergétique Energean a d'ailleurs lancé mercredi la production de gaz naturel sur le gisement de Karish, après avoir reçu le feu vert définitif du «gouvernement israélien».
Le Liban a de son côté demandé à TotalEnergies d'entamer rapidement les travaux de prospection dans le champ de Cana.