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En Cisjordanie occupée, les «Areen al-oussoud» ont choisi de combattre sans se diviser en factions

En Cisjordanie occupée, les «Areen al-oussoud» ont choisi de combattre sans se diviser en factions
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Par AlAhed avec AFP

Dans le ciel de Naplouse, les drones de l’occupation israélienne tournoient désormais sans relâche. Sur terre, des soldats bloquent les points d'accès à la ville. Depuis des mois, la tension va crescendo en Cisjordanie, favorable, pour certains Palestiniens, à une «nouvelle intifada».

Dans la vieille Naplouse, de jeunes Palestiniens naviguent sur des scooters aux couleurs de leurs nouveaux héros : «Areen al-oussoud» («la fosse aux lions») et leur leader martyr Ibrahim al-Nabulsi.

Avant d'être tué début août dans une offensive israélienne, ce Palestinien, surnommé le «lion de Naplouse», galvanisait la jeunesse locale avec un discours musclé contre l'occupation israélienne de la Cisjordanie, mais aussi contre l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas accusée de coopérer avec «Israël».

Dans la foulée, de jeunes combattants - affiliés pour certains à la branche militaire du Fatah, au Jihad islamique ou au Hamas - ont formé le «regroupement de la fosse aux Lions», devenu rapidement populaire via la messagerie cryptée Telegram et à travers les Territoires palestiniens.

«J'ai rejoint +Areen al-oussoud+ parce que ce groupe a choisi de résister à l'occupation avec des armes, sans se diviser en factions, et parce que ses piliers sont Dieu et la nation», explique à l'AFP un jeune combattant surnommé «Abou Oday».

«Nous sommes un groupe relativement petit et nous sommes menacés d'être assassinés. La suite dépendra de qui nous rejoindra», dit-il.

Cette semaine, ce groupe armé a appelé à des manifestations nocturnes en Cisjordanie sur Telegram, déjà suivi par près de 180.000 personnes. Rapidement, des Palestiniens se sont rassemblés dans différents secteurs, donnant lieu à des heurts avec l'armée de l’occupation.

Les «Areen al-oussoud» soudent la résistance

Depuis une vague d’opérations anti-israéliennes en mars, «Israël» a intensifié ses agressions en Cisjordanie, notamment à Jénine et Naplouse, bastions historiques des factions palestiniennes de résistance, dans le nord de la Cisjordanie.

Raids et affrontements ont fait plus de 115 martyrs palestiniens, bilan le plus lourd en Cisjordanie depuis sept ans. Et le deuxième plus élevé depuis la fin de la seconde Intifada, soulèvement du début des années 2000, après celui de 1987-1993.

«C'est peut-être le début d'une nouvelle intifada. Les +Areen al-oussoud+ soudent la résistance. Ces jeunes ne sont pas sous le patronage d'une faction. Ils montrent que la résistance est plus importante qu'un mouvement en particulier», dit à l'AFP Khader Adnan, un ténor du Jihad islamique en Cisjordanie, maintes fois écroué par «Israël».

Sacrifices après sacrifices

Aujourd'hui concentrée dans le nord de la Cisjordanie, la contestation pourrait se répandre à travers tout le territoire si, par exemple, les forces israéliennes «assassinaient Fathi Khazem, qui est plus qu'un héros mais une véritable icône», estime Khader Adnan.

Père du martyr auteur d'une opération fatale à trois colons israéliens à «Tel-Aviv», le 7 avril, Fathi Khazem est devenu l'un des Palestiniens les plus recherchés par «Israël». L'homme a perdu un deuxième fils lors d'une offensive dans le camp palestinien de Jénine, où il sort à l'occasion entouré de dizaines de combattants encagoulés et armés de M-16, a pu constater l'AFP.

Ces derniers jours, fait assez rare, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh - dont le gouvernement est critiqué - s'est rendu dans le camp de Jénine, où il est apparu aux côtés de Fathi Khazem et de combattants surarmés.

«Le combat se poursuit de générations en générations, sacrifices après sacrifices», a déclaré M. Shtayyeh. Il a accusé «Israël» de ne «pas vouloir la paix» et d'intensifier l'occupation, depuis 1967, de la Cisjordanie, où vivent désormais plus de 475.000 Israéliens dans des colonies contraires au droit international.

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