Ukraine: l’alerte aérienne déclenchée dans le pays, Moscou commence à évacuer les civils de Kherson
Par AlAhed avec AFP
L'administration russe à Kherson, dans le sud de l'Ukraine, a indiqué mercredi 19 octobre qu'elle évacuait la ville face à l'avancée des troupes ukrainiennes, tout en assurant que l'armée russe allait combattre sur place «jusqu'à la mort».
«Dès aujourd'hui, toutes les structures de pouvoir qui se trouvent dans la ville, l'administration civile et militaire, tous les ministères, se déplacent aussi vers la rive gauche» du fleuve Dniepr qui borde Kherson, a indiqué Vladimir Saldo, le chef de l'administration russe, en direct sur la chaîne de télévision Rossiya 24.
«Les militaires se battront jusqu'à la mort»
«Toute la ville sera tenue, mais nous devons nous assurer que les civils soient en sécurité. Personne ne prévoit de laisser Kherson. Les militaires se battront jusqu'à la mort», a-t-il ajouté.
Vladimir Saldo a par ailleurs annoncé que l'entrée dans la région de Kherson sous contrôle russe sera interdite aux civils «pendant sept jours».
Plus tôt, l'administration russe avait annoncé le début de l'évacuation des civils vers la rive droite du Dniepr.
Des médias russes ont diffusé des images montrant des personnes évacuées prenant place à bord de ferrys pour traverser le fleuve.
«Il est prévu d'évacuer de 50.000 à 60.000 personnes vers la rive gauche du Dniepr», le fleuve qui borde la ville de Kherson, avait indiqué plus tôt Vladimir Saldo, sur la chaîne Telegram pro Kremlin «Soloviov Live» et cité par les agences de presse russes.
«Evacuation sécurisée de la population»
Cette évacuation, à raison de 10.000 personnes par jour, devrait prendre six jours, avait-il ajouté.
L'administration indique que les civils évacués pourront ensuite se rendre en Russie, s'ils le souhaitent.
Selon l'agence de presse Ria-Novosti, des abonnés des réseaux mobiles locaux ont reçu des SMS les incitant à évacuer avant «des bombardements de l'armée ukrainienne».
Le général russe Sergueï Sourovikine, en charge des opérations en Ukraine, a affirmé mardi soir sur la chaîne Rossiya 24 que l'armée russe allait «assurer avant tout l'évacuation sécurisée de la population» de Kherson.
Capitale de la région éponyme contrôlée par la Russie depuis le printemps et rattachée en septembre, cette ville est actuellement visée par des frappes ukrainiennes sur ses «infrastructures», a-t-il relevé.
«Les actions ultérieures concernant la ville de Kherson elle-même vont dépendre de la situation militaire», a-t-il poursuivi, ajoutant sans autre précision «ne pas exclure une prise de décision très difficile».
«La situation dans la zone de l'opération militaire spéciale peut être qualifiée de tendue», a-t-il par ailleurs reconnu.
Alerte aérienne sur tout territoire de l’Ukraine
Côté ukrainien, une alerte aérienne a été instaurée ce mercredi 19 octobre sur tout le territoire du pays, comme le rapportent des médias locaux.
Un peu plus tôt dans la journée, on a annoncé qu’elle résonnait à Kiev, dans les régions de Dniepropetrovsk, de Kirovograd, de Poltava et de Kharkov.
Elle a été étendue aux zones de Zaporojié et de la république populaire de Donetsk, qui sont sous contrôle de Kiev.
En outre, d’après les médias ukrainiens, des avions ont même été déployés au-dessus de la région de Tchernigov pour intercepter des missiles.
Depuis la semaine dernière, les forces armées russes ont mené des frappes contre des installations militaires, de communication et énergétiques ukrainiennes.
Les bombardements les plus massifs ont eu lieu les 10 et 11 octobre.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré lors d'une réunion avec les membres du Conseil de sécurité le 10 octobre qu’il s'agissait d'une réponse à l'attaque contre le pont de Crimée et à d'autres contre des installations civiles en Russie.