Voile à la poubelle, Coran déchiré: violente atteinte à la religion d’une lycéenne de Caen
Par AlAhed avec sites web
Une lycéenne pensionnaire de l'internat du Lycée Jean Rostand de Caen a été visée par une agression à caractère religieux ce jeudi 13 octobre 2022. L'élève, de confession musulmane, a découvert son Coran déchiré ainsi que son voile jeté dans une poubelle en retournant dans sa chambre. Il s'agirait d'un acte isolé selon le proviseur de l'établissement, qui s'est exprimé en interne via un e-mail transmis aux élèves et au corps enseignant pour dénoncer «un acte indigne, intolérable, juridiquement condamnable».
Selon des informations médiatiques, la maman de la lycéenne n'a pour l'instant pas souhaité porter plainte «dans une démarche d'apaisement».
L'auteur des faits n'est pas encore connu.
Impossible de dire s'il s'agit d'un ou une élève ou d'un membre du personnel éducatif.
«Nous travaillons depuis hier soir pour à la fois témoigner de notre empathie auprès de l'élève victime, qui a subi cet acte lamentable, et pour faire assimiler à nos élèves internes toutes les valeurs de respects mutuels, de tolérance, que nous portons et que nous souhaitons voir partager par toute notre communauté scolaire», a affirmé dans son e-mail Sébastien Duval Rocher, proviseur du Lycée Jean Rostand.
La chambre d’internat, un espace privé
Le Parquet de Caen a été saisi par la directrice de l'Inspection académique, en vertu de l'article 40 du Code de procédure pénale.
Armelle Fellahi, l'inspectrice d'académie dans le Calvados, «condamne fermement une atteinte à la liberté de conscience, un acte intolérable qui prive une élève de ses droits fondamentaux».
Elle précise que «les élèves internes ont la possibilité de pratiquer individuellement leur culte par exemple dans leur chambre d'internat, qui relève de l'espace privé».
La direction de l'établissement a mis en place dès ce vendredi un espace d'écoute au sein de l'établissement.
Des interventions des professeurs dans les cours d'histoire géographie, de philosophie et d'EMC sont d'ores et déjà prévues pour la semaine prochaine, dans le cadre d'une «semaine de la liberté d'expression».