Pénurie d’essence: à Paris, les trafiquants de carburants vendent leurs services sur Snapchat
Par AlAhed avec sites web
Le rendez-vous est donné dans une cave du nord de Paris. Une équipe de BFMTV, équipée d'une caméra cachée, y retrouve un jeune homme rencontré sur Snapchat. Ce dernier a décidé de profiter de la pénurie de carburant qui frappe actuellement la France, causée par un mouvement de protestations dans plusieurs raffineries, pour se faire de l'argent.
Comme convenu sur le réseau social, il finit par remplir, après une brève discussion, le réservoir de la voiture de notre équipe avec un bidon de 20 litres de sans-plomb, qu'il vend au prix exorbitant de 4 euros le litre. Mais où se fournit-il?
Approvisionnement en Belgique
«Nous, on va vers la Belgique. (...) On s'arrête même avant. On s'arrête là où il n'y a pas de queue, après on remplit», confie le trafiquant rencontré.
Et les affaires marchent bien. «Parfois, des gens prennent des bidons de 100 litres, de 150 litres... (...) Là, j'ai juste dormi 2 heures», glisse-t-il.
Le jeune homme n'est pas le seul à s'adonner à ce trafic sur Snapchat.
La plateforme grouille actuellement de ces profiteurs de crise.
«C'est en temps de guerre qu'on fait de l'argent»
Les équipes de BFMTV ont réussi à rentrer en contact avec un deuxième trafiquant, qui a accepté de témoigner de manière anonyme.
Dans son coffre s'entassent des bidons, de sans-plomb 95 et 98 et de diesel.
Chauffeur VTC, il est plus qu'habitué des stations-services parisiennes, et sait où se rendre afin de remplir son véhicule et ses nombreux bidons.
Il s'est même équipé d'une pompe automatique pour remplir plus rapidement les réservoirs de ses clients.
Ses tarifs sont un peu plus attractifs que chez le premier trafiquant: 3 euros le litre.
Depuis le début de son activité illégale il y a quelques jours, il a déjà engrangé 500 euros. Les remords? Il n'en a pas.
«C'est en temps de guerre qu'on fait de l'argent. Moi, j'espère que cette situation va continuer, c'est tant mieux. Je préfère me faire attraper avec de l'essence qu'avec de la drogue», déclare-t-il nonchalamment.