Liz Truss menacée, se résout à de nouvelles concessions et remplace son ministre des Finances
Par AlAhed avec sites web
Une tentative pour rassurer les marchés et les rangs conservateurs. Déjà menacée à son poste après un mois au pouvoir, la Première ministre britannique Liz Truss a été contrainte à une nouvelle volte-face ce vendredi sur son programme économique et a changé de ministre des Finances.
«Il est clair que certaines parties de notre mini-budget allaient trop loin et trop vite par rapport à ce que les marchés attendaient», a reconnu Liz Truss lors d’une brève conférence de presse en début d’après-midi, avant d’annoncer qu’elle se résolvait à augmenter l’impôt sur les sociétés comme l’avait prévu le précédent gouvernement conservateur. Elle souhaitait jusqu’ici le baisser de 25 à 19 %.
«Ce que j’ai fait aujourd’hui, c’est m’assurer que nous ayons une stabilité économique dans ce pays», a défendu la Première ministre, qui s’est dit «absolument déterminée à tenir sa promesse d'une croissance plus forte» pour l’économie britannique.
« Changer de Chancelier ne défait pas les dégâts qui ont déjà été faits »
Sur la sellette après trente-huit jours au pouvoir, Liz Truss avait annoncé un peu plus tôt le limogeage de son ministre des Finances Kwasi Kwarteng, remplacé dans la foulée par Jeremy Hunt. Mais pas sûr que cette conférence de presse éclair, les concessions faites et ce mini-remaniement, suffisent à «rassurer les marchés» comme le souhaite Liz Truss.
Dans la foulée de sa prise de parole, la livre accentuait encore son recul et le coût de la dette britannique, en repli depuis plusieurs jours, remontait légèrement. «Changer de Chancelier ne défait pas les dégâts qui ont déjà été faits», «nous avons besoin d’un changement de gouvernement», avait observé avant la conférence de presse la responsable de l’opposition travailliste pour l’économie Rachel Reeves. «Seul le Labour offre le leadership et les idées pour sécuriser l’économie et sortir la Grande-Bretagne de ce bazar», a-t-elle tweeté.
Déjà des noms pour remplacer Liz Truss
Durement fragilisée, la Première ministre, qui n’a répondu qu’à quatre questions de journalistes, s’est exprimée dans un contexte particulièrement tendu. Selon la presse britannique, certains députés de son camp sont déjà à la manoeuvre pour l’évincer, face à des sondages désastreux prédisant une défaite cuisante de la majorité conservatrice avant les prochaines élections générales de 2024.