Karabakh: l’Azerbaïdjan accuse Macron de prendre parti pour l’Arménie
Par AlAhed avec AFP
La diplomatie azerbaïdjanaise a condamné vendredi les déclarations du président français Emmanuel Macron, qui a estimé cette semaine que la Russie «jouait le jeu» de l'Azerbaïdjan pour affaiblir l'Arménie dans le conflit au Nagorny Karabakh.
Dans un communiqué, la diplomatie azerbaïdjanaise a fustigé des déclarations «inacceptables et partiales» du président français.
Dans le même contexte, le président russe Vladimir Poutine a jugé vendredi qu'Emmanuel Macron ne comprenait pas le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan au Nagorny Karakbakh, en réponse à des déclarations du président français, qui a accusé Moscou de chercher à déstabiliser le Caucase.
«Je pense qu'il y a une absence de compréhension du déroulement du conflit dans ces déclarations, et visiblement, d'informations de la France sur la position des parties», a affirmé le dirigeant russe, lors d'un sommet de pays d'ex-URSS au Kazakhstan.
Il a ajouté que les propos d'Emmanuel Macron étaient «incorrects» et «inacceptables», tout en affirmant qu'il reparlera du sujet avec le président français «si l'occasion se présente».
Rencontre commune en Russie
Lors d'une interview sur la chaîne France 2, Emmanuel Macron avait affirmé mercredi: «La Russie s'est immiscée dans ce conflit, elle a manifestement joué le jeu de l'Azerbaïdjan avec une complicité turque et elle est revenue là pour affaiblir l'Arménie».
«C'est une manœuvre de déstabilisation de la Russie qui, dans le Caucase, cherche à créer le désordre pour tous nous affaiblir et nous diviser», avait-il estimé.
L'Arménie, alliée de la Russie, et l'Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie, se sont affrontés lors de deux guerres au cours des trois dernières décennies pour le contrôle du Nagorny Karabakh, une enclave séparatiste à majorité arménienne.
La dernière guerre, à l'automne 2020, a fait 6500 morts et s'est achevée sur un cessez-le-feu sous médiation de la Russie, qui a déployé sur place un contingent de soldats de maintien de la paix.
Mais ces derniers mois, l'Union européenne et les États-Unis ont pris initiative dans les pourparlers pour négocier un traité de paix, alors que Moscou est empêtré dans son opération militaire en Ukraine.
Malgré ces tentatives de médiation occidentales, la situation reste instable.
En septembre, au moins 286 personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
Vendredi, Vladimir Poutine a invité le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev à une nouvelle rencontre commune en Russie, sans fixer pour l'heure de date concrète.