Ukraine: frappes contre Kiev et plusieurs villes alors que Poutine réunit son conseil de sécurité
Par AlAhed avec agences
Une campagne de bombardements d'une ampleur inégalée depuis des mois a visé ce lundi 10 octobre de nombreuses villes d'Ukraine dont la capitale Kiev, alors que le président russe Vladimir Poutine réunissait son conseil de sécurité, deux jours après l'explosion du pont de Crimée.
Anton Gerashchenko, un conseiller du ministère ukrainien de l'Intérieur a notamment rapporté une frappe sur la rue Vladimirskaya, où se trouvent les quartiers généraux des services secrets, le Service de sécurité d'Ukraine (SBU), dans le quartier gouvernemental.
L’agence russe Tass, citant des témoins, confirme également cette information.
Sur les réseaux sociaux, des témoins oculaires parlent d’un incendie ravageant le bâtiment principal du SBU, situé à proximité du bureau de Volodymyr Zelensky.
La Russie n'a pas commenté pour l'heure.
L'armée ukrainienne, citée par l'AFP, a accusé Moscou d'avoir lancé 75 missiles sur plusieurs régions depuis le 10 octobre au matin, assurant que 41 d'entre eux avaient été abattus par la défense aérienne ukrainienne.
La police ukrainienne a fait état de morts et de blessés.
Diverses infrastructures énergétiques endommagées
Selon le maire de Kiev, Vitaly Klitschko, cité par Tass, des «infrastructures critiques» auraient été touchées.
Des frappes contre des infrastructures stratégiques de la région d’Ivano-Frankovsk ont été observées, selon l’agence russe Sputnik. «Il s’agit entre autres de la centrale thermique de Bourchtynskaïa». Cette installation énergétique dessert non seulement l’Ukraine mais aussi la Hongrie, la Slovaquie et la Roumanie.
«Ils essayent de nous détruire tous, de nous effacer de la surface de la Terre», a réagi Volodymyr Zelensky sur les réseaux sociaux, appelant les citoyens à rester dans les abris.
Le président ukrainien a en outre évoqué des attaques contre l'«infrastructure énergétique» du pays.
Il a évoqué des frappes, outre Kiev, sur Dniepr et Zaporojié, tandis que des responsables locaux ont fait état de bombardements sur Lviv, Kharkov ou encore Odessa.
À Kharkov, l’électricité est totalement coupée et le métro est mis à l’arrêt.
Suite à la première salve de missiles, diverses infrastructures, notamment énergétiques, ont été endommagées partout en Ukraine, rapporte Sputnik, soulignant «des coupures d’électricité, de connexion et d’approvisionnement en eau».
Moscou accuse les services secrets ukrainiens d'«acte terroriste»
La veille, le président russe Vladimir Poutine avait réuni son conseil de sécurité après avoir accusé Kiev d’avoir commis un «acte terroriste» en organisant l’explosion qui a partiellement détruit le pont de Crimée.
Le conseil de sécurité rassemble les principaux ministres, responsables politiques et représentants des services de sécurité et de l’armée russes.
Dans la matinée du 8 octobre, un incendie s'était déclaré sur le pont de Crimée, à la suite de l'explosion d'un camion.
Au moins trois personnes sont mortes, selon les autorités russes, qui ont ouvert une enquête criminelle.
«Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un acte terroriste visant à détruire une infrastructure civile russe d'importance critique», a commenté le président russe.
Kiev n’a ni confirmé ni démenti son implication.
Zelensky s’est contenté d’ironiser dans une vidéo sur le temps «nuageux» samedi en Crimée, allusion probable à la fumée de l’incendie, «bien qu’il y fît également chaud».