L’UE va envoyer une mission en Arménie pour aider à la désescalade avec l’Azerbaïdjan
Par AlAhed avec AFP
L'Union européenne va envoyer une «mission civile» en Arménie, le long de la frontière avec l'Azerbaïdjan, pour aider à la délimitation des frontières et relancer le processus de normalisation naissant entre les deux pays, mis à mal par des affrontements sanglants en septembre.
«La mission débutera en octobre pour une durée maximale de deux mois. L'objectif de cette mission est d'établir la confiance et, par ses rapports, de contribuer aux commissions de délimitation des frontières», ont annoncé le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, le chef d'Etat français Emmanuel Macron et le président du Conseil européen Charles Michel à l'issue de plusieurs heures de discussions à Prague.
«L'Arménie a accepté de faciliter la mise en place de (cette) mission» et «l'Azerbaïdjan a accepté de coopérer avec cette mission pour ce qui le concerne», soulignent les parties prenantes dans une déclaration conjointe.
Les quatre dirigeants se sont réunis jusque tard dans la nuit de jeudi à vendredi, en marge du premier sommet de la Communauté politique européenne.
«Pour une paix durable dans le Caucase», a tweeté le président Macron, l'air absorbé et tendu, photo des quatre responsables à l'appui, réunis autour d'une table dans un clair-obscur saisissant.
«L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont confirmé leur attachement à la Charte des Nations unies et à la déclaration d'Alma Ata de 1991, par laquelle ils reconnaissent mutuellement leur intégrité territoriale et leur souveraineté», souligne la déclaration commune.
«Ils ont confirmé qu'elle servirait de base aux travaux des commissions de délimitation des frontières et que la prochaine réunion des commissions aurait lieu à Bruxelles d'ici fin octobre», est-il précisé.
Les accords d'Alma Ata (ou Almaty au Kazakhstan) ont acté la création de la Communauté des États indépendants (CEI), qui rassemble d'ex-républiques soviétiques, dont l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
Le contentieux porte sur le sort du Haut-Karabakh, une enclave séparatiste peuplée d'Arméniens en Azerbaïdjan, et sur la délimitation des frontières entre les deux pays.
En septembre, au moins 286 personnes ont été tuées dans des affrontements entre les deux pays, les pires entre ces deux voisins du Caucase depuis leur guerre de 2020.