Litige frontalier avec «Israël»: Beyrouth remet sa réponse à Washington
Par AlAhed avec AFP
Le Liban a remis mardi sa réponse à une proposition américaine pour régler son litige sur la frontière maritime avec l’Entité israélienne, qui devrait permettre au pays d'aller de l'avant dans l'exploitation d'importants gisements gaziers en Méditerranée orientale.
«La réponse a été remise aujourd'hui à l'ambassadrice des États-Unis», a indiqué mardi soir lors d'une émission télévisée le vice-président du Parlement, Elias Bou Saab, mandaté par le président Michel Aoun pour superviser les négociations.
«Je pense que (la réponse) est désormais entre les mains du médiateur américain», a-t-il ajouté, précisant que cette réponse comprenait des «modifications» à la proposition soumise par Washington.
Un accord en «bonne voie»
L'accord, qui donnerait une lueur d'espoir au pays en proie à une effroyable crise économique, est «sur la bonne voie pour affirmer les droits du Liban sur l'ensemble de ses eaux», a annoncé mardi le Premier ministre Najib Mikati.
Les dirigeants libanais s'étaient réunis la veille pour élaborer une réponse unifiée à la proposition des États-Unis, dont le contenu n’a pas été rendu public, et se sont dits confiants de parvenir rapidement à un accord.
Le Liban et «Israël», officiellement en état de guerre, négocient depuis plus de deux ans, par l'intermédiaire des États-Unis, la délimitation de leur frontière maritime.
Lundi, M. Bou Saab avait affirmé que la réponse du Liban contiendrait des «remarques» et des «amendements».
«Les amendements demandés par le Liban visent à rendre le texte plus clair et non sujet à interprétation», a déclaré à l'AFP et sous couvert d'anonymat un responsable libanais impliqué dans les négociations.
«Dans la pratique, nous avons obtenu tout ce que nous avons demandé», a-t-il poursuivi.
Il a ajouté que le tracé proposé par les États-Unis accorde à Beyrouth la totalité du champ gazier de Qana «dont l'exploitation revient désormais entièrement au Liban».
La société française TotalEnergies devrait commencer à forer dans la zone dès qu'un accord est annoncé, selon lui.
Les pourparlers avaient été suspendus en mai 2021 à la suite de différends concernant la surface de la zone contestée, et le Hezbollah libanais avait menacé d'attaquer «Israël» s'il entame l'extraction du gaz avant un accord.