L’Allemagne doit devenir «la force armée la mieux équipée d’Europe», déclare Scholz
Par AlAhed avec AFP
L'Allemagne doit devenir la «force armée la mieux équipée d'Europe», a estimé vendredi le chancelier Olaf Scholz, après des années d'analyses «erronées» sur le fait que son pays serait «entouré d'amis». Il a également plaidé pour une montée en puissance des pays européens au sein de l'Otan.
«En tant que nation la plus peuplée, dotée de la plus grande puissance économique et située au centre du continent, notre armée doit devenir le pilier de la défense conventionnelle en Europe, la force armée la mieux équipée d'Europe», a lancé Olaf Scholz dans un discours devant les cadres de la Bundeswehr.
L'opération militaire russe en Ukraine a constitué un tournant pour la politique allemande de la Défense, entraînant la création d'un fonds spécial de 100 milliards d'euros pour mettre à niveau l'équipement de l'armée ainsi qu'un renouveau stratégique.
«Un ancien ministre allemand de la Défense pensait que nous n'étions plus qu'entourés d'amis. La vérité, c'est que la politique, l'économie et une grande partie de la société n'ont que trop volontiers cru à cette thèse et en ont tiré des conséquences importantes», a déploré le dirigeant à Berlin.
«Des conséquences erronées, comme nous le savons aujourd'hui, surtout si nous regardons l'état de l'armée allemande», a ajouté dirigeant social-démocrate.
Assumer plus de responsabilités au sein de l'Otan
«En même temps, nous montrons clairement et de manière crédible que l'Allemagne est prête à assumer une responsabilité de premier plan pour la sécurité de notre continent», a fait valoir Olaf Scholz.
Critiqué pour son soutien militaire à Kiev, jugé trop timide, le successeur d'Angela Merkel mise aussi sur une montée en puissance de la défense européenne, en particulier au sein de l'Otan.
«Nous, Européens, devons assumer nettement plus de responsabilités au sein de l'Otan», a souligné Olaf Scholz.
Olaf Scholz s'est en outre prononcé en faveur de la mise en place d'un «quartier général européen» susceptible de «mener des missions - qu'il s'agisse d'une évacuation de nos ressortissants, comme l'année dernière en Afghanistan, ou d'une mission européenne de conseil ou de formation, comme en Irak, au Mali ou au Niger».
Le chancelier entend aussi «utiliser les possibilités déjà offertes par les traités de l'UE de confier des missions à un groupe d'États membres, une coalition de personnes déterminées» pour faciliter d'éventuelles actions militaires européennes.
Mais, selon lui, «le problème le plus urgent en Europe est peut-être le nombre totalement inextricable de systèmes d'armes et d'équipements militaires ainsi que la concurrence entre les différentes entreprises d'armement».
«Seule une augmentation coordonnée des capacités européennes permettra à l'Europe d'agir», a-t-il asséné, attachant «une importance particulière au domaine de la défense aérienne - coordonnée au niveau européen et contribuant au renforcement du pilier européen de l'Otan».