Combats entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan : la France va saisir le Conseil de sécurité, la Russie a négocié un cessez-le-feu
Par AlAhed avec sites web
Alors que les combats font rage entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, la France va saisir le Conseil de sécurité de l'ONU après les nouveaux affrontements entre les deux pays ennemis, dans lesquels au moins 49 militaires arméniens ont été tués, a annoncé mardi 13 septembre l'Élysée. La Russie a déclaré attendre que l'accord de cessez-le-feu qu’elle a négocié avec les deux pays, soit respecté dans son intégralité.
«La France portera la situation devant le Conseil de sécurité des Nations unies, dont elle assure actuellement la présidence», a précisé l'Élysée à l'issue d'un entretien téléphonique entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian.
La Russie a annoncé avoir négocié un cessez-le-feu, en vigueur depuis mardi 13 septembre au matin, pour mettre fin aux affrontements meurtriers qui ont opposé dans la nuit les deux pays ennemis. «Nous attendons que l'accord conclu à la suite d'une médiation russe sur un cessez-le-feu à partir de 9 heures, heure de Moscou [6 heures GMT], soit respecté dans son intégralité», a déclaré dans un communiqué la diplomatie russe, se disant «extrêmement préoccupée par la nette dégradation de la situation». «Nous appelons les parties à s'abstenir de toute nouvelle escalade, à faire preuve de retenue», a exhorté le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Les 49 militaires arméniens tués constituent le bilan le plus lourd communiqué par Erevan depuis la guerre d'un mois et demi entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan à l'automne 2020 pour le contrôle de la région montagneuse du Nagorny Karabakh. L'Azerbaïdjan a de son côté concédé des «pertes» lors de ces affrontements qui ont éclaté dans la nuit, sans en préciser le nombre exact à ce stade. «Les combats continuent dans une ou deux directions», a indiqué Nikol Pachinian au Parlement, mais «l'intensité des hostilités a diminué» dans la matinée selon lui.
Plus tôt dans la journée, Nikol Pachinian s'est entretenu avec le président russe Vladimir Poutine, son homologue français Emmanuel Macron et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken pour leur demander de réagir face à l'«agression» de l'Azerbaïdjan, a annoncé Erevan, mardi 13 septembre. Lors de ces entretiens séparés, Nikol Pachinian a dit espérer «une réponse appropriée de la communauté internationale» alors que des affrontements sont en cours à la frontière entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, selon des communiqués du gouvernement arménien.
Affrontements d'envergure à la frontière
Les forces de Bakou, appuyées par l'artillerie et des drones, cherchent à «avancer» en territoire arménien, a déclaré Erevan. Des «batailles» sont en train d'être livrées en certains points de la frontière et «l'ennemi n'a de cesse d'essayer d'avancer», a déclaré le ministère arménien de la Défense dans un communiqué. «Les forces azerbaïdjanaises continuent d'utiliser de l'artillerie, des mortiers, des drones et des fusils de gros calibre», a-t-il ajouté.
De fréquentes fusillades ont été signalées le long de leur frontière commune depuis la fin de la guerre de 2020 entre Erevan et Bakou au sujet de la région contestée du Haut-Karabakh. «Mardi à 0 h 05 (22 h 05, heure française), l'Azerbaïdjan a lancé un bombardement intensif, avec de l'artillerie et des armes à feu de gros calibre, contre des positions militaires arméniennes en direction des villes de Goris, Sotk et Jermuk», a encore déclaré le ministère arménien de la Défense.
De son côté, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a accusé l'Arménie d'«actes subversifs à grande échelle» près des districts de Dashkesan, Kelbajar et Lachin à la frontière, ajoutant que les positions de son armée «ont essuyé des tirs, notamment de mortiers de tranchée». «Il y a des pertes parmi les militaires (azerbaïdjanais)», a-t-il rapporté, sans donner de chiffres.