Pakistan: Plus de 1 000 morts dans les inondations, nouveau déluge prévu dans le sud
Par AlAhed avec AFP
Les inondations provoquées par les pluies de mousson ont provoqué la mort de 1 061 personnes, selon le dernier bilan publié lundi matin 29 août. Des torrents d'eau devraient atteindre la province du Sindh dans les prochains jours, aggravant les difficultés de millions de personnes déjà affectées par les intempéries.
Le bilan humain risque encore de s'alourdir. Le sud du Pakistan, particulièrement touché par les inondations, se préparait dimanche 28 août à un nouveau déluge provoqué par les crues des rivières, le nombre de morts s'élevant à plus de 1 000 dans l'ensemble du pays.
Alimenté par des dizaines de rivières et de ruisseaux de montagne sortis de leur lit à la suite de pluies record et de la fonte des glaciers, l'Indus, fleuve qui traverse la province du Sindh dans le sud du pays, ne cesse de grossir.
Les vannes ont été ouvertes pour faire face à un débit de plus de 600 000 m3 par seconde, a indiqué le responsable de l'important barrage qui régule le débit du fleuve, près de la ville de Sukkur, dans la province du Sindh, où vivent quelque 500 000 habitants.
Les autorités ont prévenu que des torrents d'eau devraient atteindre cette province du Sud dans les prochains jours, aggravant les difficultés de millions de personnes déjà touchées par les inondations.
Les responsables pakistanais attribuent ces intempéries dévastatrices au changement climatique, affirmant que le Pakistan subit injustement les conséquences de pratiques environnementales irresponsables ailleurs dans le monde.
Selon le dernier bilan de l’Autorité nationale de gestion des catastrophes publié lundi, 1061 personnes ont été tuées par les pluies torrentielles, et 28 personnes sont décédées au cours des dernières 24 heures mais les autorités tentaient toujours d’atteindre des villages isolés situés dans des zones montagneuses au nord du pays.
Un Pakistanais sur sept touché par ces intempéries
Plus de 33 millions de personnes – un Pakistanais sur sept – ont été touchées par ces intempéries et près d'un million de maisons ont été détruites ou gravement endommagées, selon le gouvernement.
Dans la province du Sindh, des dizaines de milliers d'habitants des zones rurales ont trouvé refuge sur les routes surélevées et les lignes de chemin de fer. Près de Sukkur, des tentes ont été dressées sur deux kilomètres pour accueillir les sinistrés qui continuaient d'arriver en bateau, chargés de lits en bois et de vaisselle, seuls biens qu'ils ont pu sauver.
Dans le nord du Pakistan, des milliers de personnes vivant près de rivières en crue ont reçu l'ordre samedi d'évacuer leurs habitations. Des hélicoptères et des sauveteurs continuaient toutefois dimanche de mettre à l'abri les retardataires.
Dans cette destination touristique populaire pour ses montagnes accidentées, de nombreuses rivières sont sorties de leur lit, démolissant à leur passage des dizaines de bâtiments, dont un hôtel de 150 chambres qui s'est effondré dans un torrent déchaîné.
Ces intempéries sont comparables à celles de 2010, année au cours de laquelle 2 000 personnes avaient été tuées et près d'un cinquième du pays submergé par les pluies de mousson qui interviennent chaque année entre juin et septembre, selon les autorités.
Dérèglement climatique et corruption
Vendredi, le gouvernement a déclaré l'état d'urgence et mobilisé l'armée pour faire face à cette «catastrophe d'une rare ampleur», selon les termes de la ministre du Changement climatique, Sherry Rehman.
Le pays est particulièrement vulnérable au dérèglement climatique. Il figure en huitième position des pays les plus menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes, selon une étude de l'ONG Germanwatch.
Pourtant, les habitants ont aussi leur part de responsabilité. La corruption et des programmes d'urbanisme mal établis ont conduit à la construction de milliers de bâtiments dans des zones inondables.
Ces inondations surviennent au pire moment pour le Pakistan, dont l'économie s'effondre et qui connaît une profonde crise politique depuis l'éviction du Premier ministre Imran Khan en avril, à la suite d'une motion de censure à l'Assemblée nationale.