Soudan: arrivée du premier ambassadeur américain à Khartoum en 25 ans
Par AlAhed avec AFP
Le premier ambassadeur des États-Unis au Soudan depuis 25 ans a pris ses fonctions mercredi 24 août dans ce pays d'Afrique du Nord-Est, nouveau signe de détente dans les relations bilatérales depuis que Washington a retiré Khartoum de sa liste des «États soutenant le terrorisme».
Les liens s'étaient nettement détériorés sous le règne du président Omar el-Béchir, déchu au bout de trois décennies, Washington ayant imposé des sanctions économiques draconiennes à Khartoum.
En 1993, les États-Unis ont inscrit le Soudan sur la liste noire des «États soutenant le terrorisme», après l'accueil par le régime d’Omar el-Béchir du fondateur du groupe «Al-Qaïda», Oussama ben Laden, qui a résidé dans le pays de 1992 à 1996.
«L'ambassadeur John Godfrey est arrivé aujourd'hui à Khartoum, le premier ambassadeur américain au Soudan en près de 25 ans», a indiqué l'ambassade américaine dans un communiqué.
John Godfrey «s'emploiera à renforcer les relations entre les peuples américain et soudanais et à soutenir leurs aspirations à la liberté, la paix, la justice et à une transition vers la démocratie», selon le communiqué.
L'arrivée de John Godfrey intervient alors que le Soudan est confronté à des troubles sécuritaires et à une économie en chute libre depuis le coup d'État en octobre 2021 du chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhane.
Le putsch a bouleversé une transition fragile mise en place après l'éviction d’Omar el-Béchir en 2019.
Les relations entre le Soudan et les États-Unis se sont assouplies sous le gouvernement de transition à Khartoum, désormais évincé, dirigé par l'ancien premier ministre, Abdallah Hamdok, qui avait pris ses fonctions après le départ d’Omar el-Béchir à la suite de manifestations contre son régime.
En décembre 2019, à la faveur d'une visite d’Abdallah Hamdok à Washington, l'ancien secrétaire d'État, Mike Pompeo, annonçait que les États-Unis nommeraient à nouveau un ambassadeur à Khartoum.
Puis, en mai 2020, le Soudan a nommé un ambassadeur aux États-Unis avant que Washington ne retire quelques mois plus tard Khartoum de sa liste des «États soutenant le terrorisme».