Birmanie : l’émissaire de l’ONU rencontre des représentants de la junte
Par AlAhed avec agences
L'émissaire des Nations unies pour la Birmanie, Noeleen Heyzer, a débuté ses réunions avec des représentants de la junte à Naypyidaw, où elle est en visite pour la première fois, ont constaté mercredi 16 août des journalistes de l'AFP.
Interrogée sur la possibilité qu'elle rencontre l'ancienne dirigeante déchue Aung San Suu Kyi, à l'isolement dans une prison de la capitale, la diplomate singapourienne n'a pas fait de commentaire. Elle n'a pas non plus précisé qui elle allait voir, avant de quitter son hôtel sous escorte policière. L'envoyée spéciale du Secrétaire général «va aborder la situation qui se dégrade et les préoccupations immédiates, aussi bien que d'autres enjeux prioritaires de son mandat», a indiqué l'ONU lundi, sans autres détails.
Des crimes contre l'humanité seraient commis
Pour sa première visite en Birmanie depuis sa nomination en octobre 2021, Noeleen Heyzer est arrivée à Naypyidaw mardi dans l'après-midi, au lendemain de la nouvelle condamnation d'Aung San Suu Kyi, au cours de son procès-fleuve dénoncé comme politique par la communauté internationale. La prix Nobel de la paix âgée de 77 ans, déjà condamnée à onze ans de prison, a écopé d'une peine supplémentaire de six ans de détention pour corruption. Les Nations unies et l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) ont mandaté chacun un émissaire pour trouver une solution diplomatique à la crise qui ravage la Birmanie depuis le coup d'État du 1er février 2021. Aujourd'hui, leurs progrès sont minces. «Je crois que même Superman ne peut résoudre le problème de la Birmanie», a soufflé l'envoyé spécial de l'Asean, Prak Sokohnn, début août. Noeleen Heyzer a succédé à la Suissesse Christine Schraner Burgener, qui n'avait pas pu accéder au pays après le putsch.
L'armée birmane a provoqué de nouvelles condamnations de la part de la communauté internationale fin juillet, après avoir exécuté quatre prisonniers condamnés à mort, parmi lesquels deux figures du mouvement pro-démocratie. Dans son rapport annuel publié début août, le Mécanisme onusien d'enquête indépendant pour la Birmanie a constaté qu'il existait un nombre croissant de preuves selon lesquelles des crimes contre l'humanité seraient commis dans le pays. Depuis sa prise de pouvoir, l'armée au pouvoir mène une répression sanglante contre ses opposants, avec plus de 2100 civils tués et près de 15.000 arrêtés, selon une ONG locale.